Transports TER : des choix qui pénalisent les usagers et accentuent l’isolement des territoires
En Bourgogne Franche-Comté, des élus locaux et des usagers TER s'indignent de la politique des transports du Conseil Régional et de la SNCF.
Alors que les transports représentent un tiers des émissions de gaz à effet de serre, seul secteur dont les émissions ont recommencé à augmenter, que les villes sont exposées à des pics de pollution et que trop de citoyens sont à l'écart des politiques des transports, la Région va pénaliser les usagers qui quotidiennement se déplacent en TER.
En effet, le Conseil Régional va supprimer les haltes ferroviaires de Franois dans le Doubs, de Neuilly-lès-Dijon et Villers-les-Pots en Côte d’Or situées sur l’axe ferroviaire majeur du TER Saône Doubs qui relie Dijon à Besançon et Belfort. De plus, le tronçon Saint-Claude - Oyonnax fermera le 1er Janvier 2018. Pour autant, l'électrification de la Voie Centre Europe Atlantique sur le tronçon Chagny-Nevers n'est pas confirmée.
Parallèlement, la Région semble bien déterminée à trouver des solutions pour financer la seconde phase de la branche Est de la Ligne à Grande Vitesse Rhin-Rhône, véritable impasse financière à un milliard d'euros. Bien que le Ministère des Transports ait gelé les nouveaux grands projets d'infrastructures, jugés trop coûteux, cet entêtement est surprenant. Cette volonté est d'autant plus étonnante que les suppressions de haltes et de lignes sont probablement motivées par des choix budgétaires. Sans évoquer les déficits des aéroports de Dijon et de Dole qui vivent sous perfusion d'argent public comme l'a dénoncé la Cour des Comptes dans un rapport de février 2015.
A l'évidence, la priorité n'est pas d'accompagner la transition vers des transports plus propres et moins consommateurs d’énergie. Ce choix produira l'effet inverse : les usagers se reporteront sur le véhicule individuel. De plus, l'abandon d'une véritable politique de la mobilité condamne les territoires à l'isolement et entretient les inégalités de développement entre les bassins de vie.
L'amélioration du service public des transports ne se réduit pas à la minute gagnée sur un trajet ciblé. Nous constatons, depuis plusieurs années, que le service public des transports tend à se dégrader avec des lignes déjà fermées (Bresse, Morvan) et que cette tendance semble se confirmer. Elle doit s'arrêter.
C'est pourquoi, EELV BOFC appelle à une concertation large avec les élus locaux et les usagers, et appelle à une politique de mobilité qui permette à toutes et tous de se déplacer facilement à moindre coût pour aller au travail, se former et pour pratiquer ses activités.
Claire MALLARD Christophe BOUDET cosecrétaires régionaux EELV BOURGOGNE
Brigitte MONNET et Philippe CHATELAIN cosecrétaires régionaux EELV FRANCHE
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