AREVA, colère et tristesse devant la gabegie annoncée mais toujours niée, le gaspillage industriel de la Saône-et-Loire, les salariés et les contribuables qui pourraient bien payer la facture.
AREVA, entreprise aux compétences et aux savoir-faire métallurgiques reconnus, est rattrapée par l'échec de sa stratégie industrielle et financière avec 8 milliards d'euros de pertes cumulées depuis 2011, situation pourtant prévisible dès 2007. Nous attendons que les enquêtes en cours sur la faillite d'Areva fasse la lumière sur le silence coupable des autorités publiques ?
Quant à la proposition du Président de la République de resserrer les rangs avec EDF pour maintenir coûte que coûte la filière nucléaire, elle n'apporte pas de solution pérenne. Pour toutes ses activités nucléaires Areva survit grâce aux commandes d'EDF. Nos impôts financent en particulier le fiasco de l'EPR de Flamanville (passé de 3,3 milliards d'euros à 9 en peu de temps sans espoir de retour sur investissement)
Pour leur part, avec cynisme ou inconscience, les sénateurs bloquent le développement de la filière renouvelable au profit du tout nucléaire en vidant de son contenu la loi de programmation énergétique.
Les salariés et les contribuables n'ont pas à être les variables d'ajustement des erreurs du passé et les erreurs du passé ne doivent pas se renouveler !
Le lobby nucléaire a réussi à brider le développement des énergies renouvelables en France. Mais dans le reste du monde, celles-ci connaissent une croissance exponentielle à mesure que leurs coûts diminuent. Effectivement, dès 2016 les renouvelables électriques produiront dans le monde deux fois plus d’électricité que le nucléaire. Et ces coûts continuent de décroître, quand ceux du nucléaire ne cessent d’augmenter. Pourquoi s'entêter à condamner les salariés à des années d'instabilité et de fragilité économique, alors que les emplois sont là dans ces nouvelles filières industrielles.
EELV propose aussi depuis longtemps la transformation de l’industrie nucléaire française vers une spécialisation en démantèlement d'envergure internationale. Au Royaume-Uni, la transformation de l'ancien opérateur en société spécialisée dans le démantèlement à permis de conserver les employés qui ont des compétences irremplaçables. L'Université de Bourgogne vient d'ouvrir un master consacré aux métiers du nucléaire, Il faut l'orienter vers le démantèlement,
Doit-on se résigner à perdre des emplois et à la fin programmée de notre industrie métallurgique, qui rejoindra celle du textile et de la sidérurgie, où s'engager enfin pleinement dans la révolution énergétique et industrielle mondiale.
Il ne s’agit plus de protéger des emplois en poursuivant le programme nucléaire mais de créer des emplois en sortant de cette impasse.
François Lotteau, secrétaire régional EELV Bourgogne
Marie-Claude Colin Cordier, porte-parole EELV71