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Tchernobyl, Fukushima, on n’oublie pas !

Communiqué EELV du 23 avril 2013

26 Avril 1986 : le réacteur n°4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl explose, 800 000 «liquidateurs» sont irradiés, cancers, maladies et malformations graves touchent des milliers de personnes (1), le nuage radioactif atteint une bonne partie de l'Europe.
Des régions entières d’Ukraine et du Bélarus sont condamnées, les populations évacuées. Des millions d'êtres humains n'ont d'autre alternative que de consommer des aliments contaminés, champignons, gibier, légumes, qui affectent ainsi les nouvelles générations.
27 ans plus tard, les problèmes ne sont pas résolus. Des murs et un toit de l’enceinte de confinement du réacteur 4 se sont partiellement écroulés ce 12 février, augmentant la menace radioactive. La construction d'un nouveau sarcophage commencée en 2012 engloutit 1,5 milliard d’euros de fonds européens pour une protection espérée d'une centaine d'années…

Fukushima, c’était hier, le 11 Mars 2011 : la situation n’est ni stabilisée ni maîtrisée. Le système de refroidissement du combustible nucléaire usé, stocké dans la piscine du réacteur numéro 3 de la centrale ravagée, s’est arrêté, entraînant une augmentation de la température de l’eau. Les réservoirs d’eau contaminée fuient et envoient leur poison dans la mer et le sous sol.
En relevant cyniquement au Japon le taux de radioactivité admissible le gouvernement évite de grossir le nombre des 160 000 personnes déplacées qui ne reviendront jamais chez elles et diminue le nombre de victimes, mais ne résout en rien la crise sanitaire, les problèmes de thyroïde déjà présents et les cancers annoncés dans les cinq ans à venir.

Les enfants de Tchernobyl, ceux de Fukushima, payent déjà dans leur chair et dans leurs gènes la cupidité d’un système que rien ni personne ne semble vouloir remettre en cause.

En France, sommes nous à l’abri ? Le lobby du nucléaire le jurait. Mais aujourd’hui l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) conclut à une sécurité « globalement assez satisfaisante » et « Qu’un accident nucléaire grave n’est pas impossible ». Mais l’accident nucléaire n’a rien à voir avec une catastrophe classique, aussi atroce soit-elle et son coût économique est monstrueux, il serait insupportable pour le pays. La radioactivité invisible et inodore contamine durablement l’eau, les aliments, l’environnement. Elle condamne des territoires pour des centaines ou des milliers d’années.
Les réacteurs français vieillissent . Ce premier trimestre 2013, 208 arrêts fortuits de réacteurs nucléaires se sont produits ; ils traduisent une dégradation continue de la sûreté. Les travailleurs du nucléaire eux-mêmes tirent la sonnette d’alarme ; stress, pressions économiques, sous-traitance aggravent le risque d’erreur humaine.
Après Fukushima, l’ASN a émis pas moins de 1000 recommandations. Mais le temps nécessaire à la réalisation des travaux est long et le prix élevé. N’attendons pas l’accident nucléaire, réduisons sans attendre notre parc nucléaire en commençant par les centrales les plus vieilles.
EELV exige

 l’arrêt par tranche des centrales nucléaires avec une montée en puissance des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique pour arriver à une sortie dans les 30 prochaines années.

 la mise en place d’une filière du démantèlement des centrales nucléaires, créatrice d’emploi et exportatrice de savoir faire

 une politique clairement définie d’investissement dans la recherche dans les énergies renouvelables et un plan d’urgence dans un cadre européen aux industries concernées.

La possible fermeture de Bosch Vénissieux Photovoltaïque illustre malheureusement notre non engagement dans la transition énergétique et les atermoiements face à la concurrence déloyale de la Chine. Nous avons une formidable opportunité industrielle avec des milliers d’emplois, encore faut-il s’en donner les moyens et sortir de cette énergie du passé qu’est le nucléaire.

EELV 71

(1) Des centaines d’études épidémiologiques ont permis de constater une hausse significative de tous les types de cancer (responsables de milliers de morts), une augmentation de la mortalité infantile et périnatale, un nombre croissant de difformités et d’anomalies génétiques, de perturbations ou de retards du développement mental, de maladies neuropsychologiques, de cas de cécité, ainsi que des maladies des systèmes respiratoire, cardio-vasculaire, gastro-intestinal, uro-génital et endocrinien. (« Effects of the Chernobyl catastrophe » Alex Rosen)

 

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