Politique industrielle : pour le ministre du développement productif, le changement n’est décidément pas pour maintenant !
Politique industrielle :
pour le ministre du développement productif, le changement n’est décidément pas pour maintenant !
Lors de son déplacement le 29 janvier à l’usine bourguignonne de Vallourec, Arnaud Montebourg annonce la création d’un fond de plus de 150 millions d’euros pour les PME du nucléaire et d’un Groupement d’Intérêt Economique pour le soutien à l’export du nucléaire.
EELV s’inquiète de ces projets, en contradiction avec une politique industrielle appuyée sur les filières d’avenir, comme le renouvelable et l’efficacité énergétique, ainsi qu’avec les nécessaires reconversions liées à ces choix. Seule la transition énergétique est porteuse d’emplois nombreux et de qualité.
Ce nouveau soutien proposée au nucléaire ne réglera ni les problèmes d’emplois ni les problèmes de sûreté.
Les mesures en faveur de l’export, annoncées comme protectrices de l’emploi dans la filière nucléaire, sont illusoires. On peut imaginer que l’enveloppe ainsi mobilisée pourra huiler quelques négociations et favoriser quelques contrats pour les grands groupes, mais les PME sous-traitantes ne récolteront que des miettes. Tous les pays clients potentiels veulent en effet maximiser ce type de contrats en retombées locales, avec des entreprises nationales.
La sûreté nucléaire quant à elle ne fait que se dégrader, conséquence d’une politique de rentabilité à tout prix. Les travailleurs en font eux mêmes état. Soutenir des PME « prometteuses » ne remet pas en question la sous-traitance et les risques qu’elle engendre.
Le mythe soigneusement entretenu du risque zéro est définitivement mort à Fukushima1. Disséminer à tout va des centrales est tout simplement criminel2.
Oui, nous devons orienter nos jeunes vers les technologies nouvelles, la recherche sur les énergies renouvelables, l’amélioration des supports, le stockage …. comme les pays voisins le font et tourner le dos à un système d’hier, lourd, peu efficace énergétiquement, d’ores et déjà pourvoyeur de déchets dangereux pour de siècles.
Oui, la filière nucléaire doit préparer son avenir : le démantèlement.
Marie-Claude Colin Cordier, porte parole EELV 71
1 rappelons que les premiers à fuir Fukushima ont été les ingénieurs de Siemens et Areva travaillant sur le site. Ces gens et leurs employeurs en France et en Allemagne savaient dès le début ce qui se passait.
2 On parle dorénavant de risque acceptable. Quel cynisme pour ces enfants japonais qui vont encaisser dans leur petit corps tous les ans une dose radioactive au moins égale à la dose maximale autorisée pour les travailleurs du nucléaire.
>>>>> Sous PDF >>>> communiqué redressement productif