A propos de la loi sur le « mariage pour tous », à l’occasion des manifestations de ce week-end-Par François LOTEAU
A propos de la loi sur le « mariage pour tous », à l’occasion des manifestations de ce week-end.
La loi pour le mariage pour tous est une étape essentielle vers l’égalité, contre la discrimination liée aux orientations sexuelles.
C’est un combat de toujours pour les écologistes, pour les Verts, aujourd’hui pour EELV. Tout le monde a en mémoire le mariage célébré à Bègles par Noël Mamère.
Je me réjouis du rassemblement d’aujourd’hui à Chalon et j’espère que celui de demain à Paris montrera que la société supporte une loi qui ne fait que reconnaitre la réalité de son évolution, la tolérance et la banalisation nécessaire des modes de vie dans leur diversité.
La République se débarrasse enfin d’une des scories héritées de la confusion entre le rôle de l’Etat et la liberté individuelle. Les mêmes droits pour toutes et tous.
Le mariage peut signifier aussi le projet d’enfants pour un couple. Les questions de la PMA et de la GPA se posent inévitablement et les voir se profiler est une des raisons de l’opposition de certains au mariage pour tous. Il était bon, je crois, de dissocier les étapes, mais ces questions existent néanmoins.
Il ne faudra pas faire l’économie d’un vrai débat de bio-éthique sur la PMA. L’utilisation de techniques d’origine médicale au service d’autres objectifs que la thérapeutique ou la prévention ne va pas de soi et l’on voit déjà les dérives de l’eugénisme à l’œuvre dans certains pays. D’autre part le droit d’avoir un enfant ne signifie pas le droit de posséder un enfant mais le droit à un projet d’amour et de transmission. L’enfant n’est pas un droit en lui-même. Il faut donc que ce que nous appelons abusivement PMA trouve un cadre précis pour que les femmes en couple puissent y accéder sans que cela n’ouvre du même coup la possibilité d’utiliser cette technique à des fins commerciales et de convenance.
La question de la GPA se posera également, non seulement comme symétrique de la PMA pour les couples d’hommes, mais comme un recours, indépendamment de l’homo ou hétérosexualité du couple. Elle a sans doute toujours existé à l’intérieur des familles et pratiquée comme un don. La reconnaitre comme un service, commercialiser le corps de femmes porteuses, est inacceptable. Mais ça existe et ce n’est pas l’enfant qui en est issu qu’il faut condamner. Comment faire en sorte que cette pratique ne soit pas banalisée par la reconnaissance de l’enfant, c’est toute la question et il faudra trouver des solutions juridiques que j’avoue ne pas connaitre aujourd’hui.
Il faut donc ne pas mélanger tout et aujourd’hui nous sommes mobilisés pour que la loi sur le mariage pour toutes et tous soit votée avec l’appui de la société, avec une ferme volonté et sans états d’âme, en refusant les instrumentalisations qui cachent mal les résidus d’une homophobie heureusement devenue largement minoritaire dans la vie de tous les jours.
François Lotteau. Secrétaire régional EELV Bourgogne.