Accueil Actualités NUCLÉAIRE : DE l’OPACITÉ À LA TRANSPARENCE, LE CHEMIN EST ENCORE LONG

NUCLÉAIRE : DE l’OPACITÉ À LA TRANSPARENCE, LE CHEMIN EST ENCORE LONG

NUCLÉAIRE : DE l’OPACITÉ À LA TRANSPARENCE, LE CHEMIN EST ENCORE LONG

François Hollande et les syndicats se sont réunis au Creusot ce mercredi 7 décembre. Difficile de commenter une réunion à huis clos d’où étaient absentes la presse et les voix discordantes. Chacun est sorti content semble-t-il, persuadé que le bout de gras avait été bien défendu et le pré carré sauvé.

Les organisations syndicales, qui ont opposé  une fin de non recevoir à l’invitation d’Eva Joly à Rully,  ont préféré l’opacité à la transparence des débats. La légitime préoccupation populaire induira sans nul doute une amélioration participative et démocratique des pratiques.

La catastrophe de Fukushima ébranle la certitude nucléaire. Les pays industrialisés revoient leur copie. Les candidats à la présidentielle ne peuvent zapper ces réalités. La population attend des réponses aux vraies questions de reconversion d’emploi, d’investissement et de programme énergétique, de sécurité et de gestion. A trop prendre  les gens pour des imbéciles avec des déclarations à l’emporte pièce ou des mensonges éhontés, on ne grandit pas la démocratie et on ne comble pas le fossé entre les citoyens et leurs élus.

L’EPR de Flamanville connaît des problèmes de sécurité. Son prix est passé de 3,3 milliards d’euros à 6 actuellement. L’EPR finlandais continue de prendre du retard. Qui paiera son surcoût évalué de 2,6 à 3,6 milliards d’euros. On peut logiquement se poser des questions sur cette nouvelle filière d’ « excellence » sans passer pour un extrémiste.

Le mox est le cauchemar japonais du réacteur 3. Mélange d’oxydes d’uranium et de plutonium, il est plus instable et radioactif que le combustible classique et infiniment plus dangereux en cas  d’accident. Faut-il continuer à en produire et à en promener sur les routes de France et les mers du monde entier ?

A propos du nucléaire Andréas Heumann, chercheur au CNRS a déclaré : "Le problème avec le nu­cléaire, c’est que cette technologie n’est pas maîtrisable, on peut arriver à garder le contrôle dans des conditions normales. Mais il y a tellement de situations anormales qui peuvent survenir".

Les conséquences de l’accident nucléaire sont sans commune mesure avec une catastrophe industrielle classique. Après Tchernobyl et Fukushima, peut-on prendre ce risque ?

Nous savons, comme le titre le Canard Enchaîné de ce mercredi, qu’ « il est plus facile d’entrer dans les centrales…. que de sortir du nucléaire ». Cette sortie est pourtant inéluctable. Le courage politique est de mettre aujourd’hui à plat et au grand jour les solutions réalistes pour assurer de manière satisfai­sante la transition énergétique.

La France et les ouvriers du nucléaire méritent mieux que ces œillères partisanes et catégorielles qui mettent en péril la sécurité des citoyens et l’avenir énergétique et industriel de notre pays.

MCCC - Europe Ecologie les Verts Saone et loire