Intervention de Stéphanie Modde sur le coût de la filière nucléaire en conseil communautaire le 27 novembre 2014

C’est avec beaucoup d’incompréhension que nous écologistes avons lu cette proposition de contribution financière du GD, au vu du profil des entreprises partenaires de l’Université de Bourgogne, et du montant qui nous ai demandé. Ce master n’a pas besoin de notre soutien, ce serait apporté une aide symbolique qui ne se justifie pas et qui pour nous va à l’encontre du projet de loi sur la transition énergétique et de sa volonté affichée de réduire fortement la part du nucléaire, d’amplifier les actions autour de l’augmentation de la part des ENR, de l’efficacité énergétique et des économies d’énergie.

Le rapport stipule que la finalité de ce master est de former les cadres techniques pour le secteur de la réalisation des composants du nucléaire. Mon intervention aurait été très différente si ce master avait pour finalité de former des cadres techniques spécialisés uniquement dans le démantèlement des centrales nucléaires !

S’il est vrai que la filière nucléaire en France représente pour le moment un certain nombre d’emplois, emplois qui résultent d’une stratégie énergétique et industrielle constante depuis les années 70, malgré la dangerosité du nucléaire et le problème de ses déchets, je rappellerai qd même que cette filière nous coûte globalement très chère.

Ainsi le rapport de la cour des comptes en mai 2014- sur le coût de production de l’électricité nucléaire : le coût de l’énergie nucléaire a augmenté de 20 % depuis 2010 ( 62 euros le mégawattheure en 2013 -49 euros en 2010), cela est dû aux investissements pour entretenir le parc existant. cette hausse devrait se poursuivre si EDF prolonge les 58 réacteurs au delà de 40 ans d’exploitation pour un coût de 75 milliards d’euos d’après la commission d’enquête de l’Assemblée nationale.

Et cette augmentation du coût de production ne prend pas en compte l’explosion du coût de l’EPR de Flamanville ( 9 milliards d’euros au lieu des 3,3 milliards prévisionnels),ainsi que le coût du démantèlement et de la gestion des déchets qui sont sous-estimés.

Enfin les dernières nouvelles sur la filière nucléaire ne conduise pas à l’optimisme , bien au contraire !Elle est en grande difficulté économique comme l’illustre la situation du groupe Areva, avec une explosion de sa dette ( 5 milliards d’euros pour les deux prochaines années), un résultat d’exploitation inférieur à 1 milliard d’euros. On est bien à la fin d’un cycle énergétique et industriel !

Outre l’impératif écologique, la transition énergétique est donc bien un impératif économique et social ! Le développement des ENR, de l’efficacité énergétique et de la réhabilitation thermiques sont les véritables emplois d’aujourd’hui et de demain ,d’ailleurs lors de rapports précédents portant sur la réhabilitation thermiques de logements collectifs , notre collègue Pierre Pribetich indiquait que ces opérations injectaient 34 millions d’euros dans l’économie locale ! pour information, en Allemagne, les énergies renouvelables représentent aujourd’hui 370 000 emplois directs et indirects .

Pour toutes ces raisons et en toute cohérence, vous comprendrez bien monsieur le président, chers collègues que les élus écologistes présents dans cette assemblée voterons contre cette délibération.

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