Intervention de Catherine Hervieu sur le Budget Primitif 2014 du Grand Dijon

Monsieur le président, chers collègues,

 Globalement, il faut souligner que la capacité de désendettement se confirme, alors que des investissements importants répondant aux besoins de la population en matière de mobilité, de logements, de développement économique créateur d’emplois, et d’aménagement équilibré de notre territoire communautaire ont été engagés ces dernières années, et se maintiendront malgré une légère baisse pour 2014. Les écologistes estiment que ce BP 2014 est le fruit d’une stratégie assumée qui nous engage sur la voie de la maîtrise budgétaire tout en confortant la volonté de préparer l’avenir du territoire, et l’attention portée aux attentes de nos concitoyens.

En même temps, le budget 2014 s’inscrit dans une période de dégradation sociale marquée par une augmentation des inégalités et des questionnements institutionnels de plus en plus importants. Pourtant, le rôle et la capacité des collectivités à pouvoir faire face à la crise et à offrir des réponses à hauteur des besoins de la population sont davantage prégnants.

Ainsi, comme le Grand Dijon, elles agissent dans leur globalité pour diminuer de 50% les émissions globales de CO2 liées à la vie quotidienne des habitants. Ce rôle actif dans le cadre de la préparation de la Conférence sur le Climat qui aura lieu à Paris en 2015 constitue un levier majeur pour l’État et le gouvernement qui permettra d’engager véritablement le plan national de la transition énergétique. Car la conférence se doit d’aboutir à un accord contraignant qui accélérera l’application des mesures de réduction des émissions de gaz à effet de serre et des mesures d’adaptation des territoires au changement climatique. Il n’y a que des bénéfices économiques, sociaux, culturels à renforcer la démarche déjà engagée par les collectivités avec des choix budgétaires qui en découlent. Agir plutôt que subir et contribuer ainsi à vaincre le pessimisme actuel.

Dans cette perspective, la manière dont nous arbitrerons sur les projets de développement économique que nous souhaitons soutenir est déterminante. La nature des activités, les questions de gouvernance, et la santé financière doivent être des critères qui orientent nos choix d’avenir pour garantir la maîtrise de nos finances publiques, la conversion écologique du territoire, et la création d’emplois locaux pérennes. L’éco-conditionnalité des aides publiques est un outil que nous pouvons intelligemment mobilisé pour atteindre ce triple objectif.

Par ailleurs, les recommandations du rapport de la Cour des comptes d’octobre 2013 sur les finances des collectivités restituent bien l’effort actuel des collectivité dans le fonctionnement institutionnel. A prendre en compte avec le renforcement des intercommunalités qui trouvera une nouvelle traduction après les élections de mars 2014. Ainsi, la cour des comptes préconise une remise à plat du paysage administratif local:

-clarification des compétences,

-efficacité des politiques publiques.

Des objectifs que nous soutenons et que porte d’ailleurs la Fédération des Elus Verts et Écologistes.

Des réformes à engager pour assurer la maîtrise durable des dépenses publiques sans remettre en cause les services rendus à la population.

On le redit, la participation à l’exploitation de l’aéroport en hausse, qui plus est, de 300 000€ ne saurait être un investissement rentrant dans les critères du développement durable.

D’autres priorités apparaissent également sous forme d’alertes et nous renvoient une fois de plus à la question énergétique et des émissions de polluants. C’est le cas de l’alerte aux particules fines qui traverse l’Europe, la France et aussi la Bourgogne. Cette pollution devient de plus en plus une question de santé publique. Outre les troubles respiratoires et cardio-vasculaires, elle est responsable directement de plusieurs dizaines de milliers de décès prématurés en France, largement plus que les morts dus aux accidents de la route. Son coût est estimé de 20 à 30 milliards d’€ par an. Nous devons poursuivre les efforts, à l’échelle de l’agglomération, pour un environnement de qualité favorable à la santé de tous, à partir des données du Plan de Protection de l’atmosphère, à partir des études épidémiologiques de plus en plus nombreuses, notamment celles faisant le lien entre pics d’ozone et augmentation des personnes faisant des AVC. Le suivi du PDU voté par le Grand Dijon mérite de ce point de vue une application très volontariste avec le développement des mobilités douces, comme celle qui porte la rénovation thermique du bâti. Sans compter la prochaine limitation de vitesse sur la rocade et la future LINO que nous soutenons pour des raisons pragmatiques: sécurité, lutte contre la pollution de l’air, fluidité, endiguement de l’effet d’aubaine pour le transit lourd.

Une autre priorité consiste à engager la lutte contre le gaspillage sous toutes ses formes. Les contraintes financières dans lesquelles nous nous trouvons doivent avoir au moins cet effet positif: économiser les ressources, redonner du pouvoir d’achat aux habitants du Grand Dijon et améliorer l’environnement.

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