CONSEIL MUNICIPAL du 21 mars: intervention de Catherine HERVIEU sur les mesures de la carte scolaire applicable à la rentrée de septembre 2016 🗺

Monsieur le Maire, chers collègues

La directrice académique privilégie des études qualitatives pour appuyer ses arbitrages, soit.
Pourtant, plusieurs écoles, dans un contexte tendu, vont être impactées négativement par ces choix.
C’est le cas des écoles élémentaires Petit Bernard, Monchapet et Côteaux du Suzon qui ne sont pas épargnées par les fermetures en regard des critères de la Ville.
C’est le cas de l’école Flammarion et des autres écoles situées en REP. D’ailleurs, il faut constater que l’administration renonce tout simplement aux engagements départementaux qu’elle avait pris, il y a 2 ans, auprès des équipes enseignantes et des parents.
C’est le cas de l’école Montmuzard qui, certes voit sa 9ème classe confirmée avec toutefois une moyenne de 26 élèves par classe. Alors qu’elle accueille plusieurs enfants en situation de handicap et une Unité Locale d’Inclusion Scolaire pour des enfants ayant des troubles spécifiques du langage.
Dans les conditions actuelles et prévues pour la rentrée prochaine, pour l’école Montmuzard et pour toutes les autres citées, c’est la fragilisation des projets pédagogiques et spécialisés permettant les conditions d’une bonne intégration de l’ensemble des élèves dont on sait l’importance pour un développement harmonieux.
Monsieur le Maire, chers collègues,
En 2012, nous avons soutenu la volonté de mettre l’éducation au coeur des priorités du gouvernement. Elle s’est traduite par la création de 60 000 postes d’enseignants, bloquant ainsi les conséquences délétères prises sous le quinquennat précédent.
Les attentats de 2015 renforcent évidemment notre conviction : l’éducation doit rester une priorité de notre pays. L’école fait partie des missions républicaines participant à l’éducation de tous les enfants quels qu’ils soient, contribuant à former les futures citoyens de demain et à leur offrir l’espoir de vivre mieux.
Car que nous disent ces événements tragiques au-delà des enjeux géo-politiques qui placent l’UE et la France face à une responsabilité majeure ?
Ils interrogent évidemment notre sécurité. On constate que les moyens visant à protéger les populations sont assurés et que l’évolution des services pour rendre plus efficace l’action publique est en marche. Elle s’appuie bien évidemment sur la législation et les règles administratives en vigueur, sans que nous ayons besoin de constitutionnaliser l’État d’urgence et la déchéance de nationalité que nombre d’experts considèrent comme n’apportant aucuns résultats supplémentaires et probants en matière de lutte contre le terrorisme.
En fait, les attentats de 2015 interrogent tout autant la concrétisation des valeurs de la République, dont celle de l’éducation des enfants et des jeunes. En 2012, le président de la République avait cette intuition avec notamment les 60000 postes à remettre à l’EN. En 2016, l’intuition doit devenir ambition et redonner du corps au sigle EN. Du corps au plus près des réalités des familles et leurs enfants, du corps au plus près des conditions d’enseignement, du corps au plus près des savoirs faire pédagogiques des enseignants. Du corps pour dépasser ce classement PISA indigne du pays qui a fait de l’éducation son fer de lance depuis plus de cent ans. Du corps pour que les jeunes, quel que soit leur parcours et quels qu’ils soient, trouvent une place reconnue dans notre société. De telle sorte que la tentation mortifère, que connaissent certains jeunes, puisse être contenue collectivement et solidairement.
En lien avec les différents services d’accompagnement qui subissent les mêmes contraintes. Qu’ils soient salués ce soir : les CAMSP, les CMPP, les SESSAD, les services de pédo-psychiatrie et tous les services et associations d’accompagnement des familles et des enfants.
Pour conclure : si la Ville est très engagée pour un service de qualité allant de la crèche à l’entrée au collège, elle ne peut pallier indéfiniment les contraintes budgétaires consécutives à des traités qui n’ont plus de sens, comme je l’ai dit lors du débat sur les taux.

Catherine Hervieu

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