Conseil Municipal du 19 décembre: Intervention de Catherine HERVIEU sur le Budget Primitif 2017

Monsieur le Maire, Chers collègues

Le budget primitif 2017 démontre une nouvelle fois la volonté de la municipalité de gérer, de façon rigoureuse, les finances de la Ville.

Pourtant, le contexte est difficile et les lourdes contraintes s’accumulent. En effet, en 4 ans, ce sont près de 14 millions de recettes en moins pour la Ville de Dijon, dû à la baisse des dotations de l’État.

Cette gestion est rigoureuse parce que nous maintenons notre capacité d’auto-financement, avec une épargne brute constante, et même en légère hausse, avec plus de 21,5 millions d’euros, une fiscalité stable en 2017, et un programme d’investissement financé à 83 % sur les fonds propres de la Ville.

De plus, ce budget montre que nous continuons nos efforts pour transformer la ville et l’ancrer définitivement dans un nouveau modèle plus sobre et plus écologique.

Pour maîtriser les charges de fonctionnement, que ce soit les charges à caractère général et celles de gestion courante, nous faisons le choix responsable d’une politique de sobriété des dépenses, et non d’austérité, afin de préserver la qualité des services publics.

L’efficacité énergétique, la lutte contre le gaspillage sous toutes ses formes et le maintien du niveau de subventions aux associations, qui en complément des services de la Ville font un excellent travail de proximité avec les habitants, témoigne d’une gestion efficace. Il faut aussi souligner l’accord national PPCR et la revalorisation du point d’indice, plus qu’attendue après 6 années de gel, qui valorisant les missions des personnels de la Ville contribuent de la sorte à la qualité du service rendu aux dijonnaises et aux dijonnais.

Le budget d’investissements reste soutenu, alors que depuis 2013, ceux des collectivités territoriales ont baissé en moyenne de 17,5 % en France, ce qui est énorme. Dijon a su faire face à la situation, et démontre, avec ce BP son souci de maintenir la cohésion sociale et de préparer l’avenir. En effet, la Ville priorise les investissements de proximité, comme  les écoles, les équipements sportifs et culturels mais également la transition écologique avec les travaux de rénovation énergétique, le développement du numérique, la gestion écologique des espaces verts selon le cahier des charges du label Ecojardin, et la constitution de réserves foncières qui serviront à aménager de nouveaux espaces nature.

Dans ce budget, la place accordée à la politique du numérique est importante et témoigne de la transformation de notre ville. Dijon met ainsi des moyens pour s’adapter au changement climatique via le numérique tout en luttant contre les inégalités liées à la fracture numérique grâce à une amélioration des équipements dans les établissements scolaires.

Toutefois, si le développement du numérique est un instrument essentiel au service d’une ville plus économe en énergie et plus responsable, il est nécessaire de construire des garde-fous, et d’y accorder des moyens qui garantiront le bon usage des données et particulièrement des données à caractère personnelle afin de respecter la vie privée et les libertés individuelles. Ainsi, face à l’investissement important d’un poste de commandement unique Dijon-Grand Dijon exploité et géré via une DSP, nous aurons besoin de dispositifs sécurisés pour éviter que ces données ne soient pas utilisées à des fins commerciales ou autre, en ces périodes de « leaks » à l’échelle internationale.

Nous soulignons de façon positive la création de postes de policiers municipaux en matière de tranquillité publique. Cependant, nous réaffirmons nos interrogations sur la vidéo-surveillance en lieu ouvert, alors que depuis plus de 10 ans, la ville a investi plus d’1 million d’euros sans évaluation fine de ses effets. Nous réitérons donc, notre proposition d’inscrire la réalisation d’une étude locale visant à évaluer l’efficacité du dispositif dijonnais, en appui des études nationales et internationales.

Par ailleurs, nous restons très attentifs en cette période pré-électorale nationale aux enjeux de tranquillité publique. Les annonces, ici ou là, de la suppression de 500 000 postes de fonctionnaires touchant forcément la police nationale ne sauraient se traduire localement par un transfert de compétences au détriment de la même police nationale de proximité tellement mise à mal dès 2003 et au détriment de la police municipale avec ses missions d’accompagnement, de surveillance et de prévention.

Voilà donc confirmées les orientations budgétaires que nous avons eues il y a 3 semaines sur des bases lisibles au niveau de la Ville.

Toutefois, elles restent moins lisibles au niveau national. Et les guerres et tensions aux frontières de l’Union Européenne ajoutent à cette incertitude. Nous savons que celles-ci relèvent à la fois de la question du leader-sheap équilibré – c’est l’histoire de la Russie et de l’Union Européenne- .

mais aussi celle de l’accès aux ressources vitales comme l’eau – c’est l’histoire du Moyen-Orient et de la Syrie-.

et de l’accès aux ressources énergétiques – c’est l’histoire de l’Est, de l’Ouest et du Moyen-Orient-.

C’est donc la question de la paix et celle de la démocratie qui sont en filigrane de notre débat sur le budget primitif.

Et pour nous écologistes, les choix engagés par la Ville constituent des petites pierres à l’édifice de la paix et pour faire vivre la démocratie.

Catherine Hervieu

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