Conseil Municipal 29 Juin 2015: Dijon, chef-lieu provisoire

Tout d’abord,

La réforme territoriale est en deçà des ambitions affichés: simplification du mille-feuille territorial, efficacité des politiques publiques.

La réforme devait aussi résoudre les maux qui rongent actuellement notre République:

  • défiance vis à vis des politiques publiques

  • défiance vis à vis des élus qui les incarnent

se traduisant par une abstention de plus en plus élevée lors des élections.

La réforme était censée opérer un rapprochement entre les citoyens et les instances de décisions, promouvoir des instances participatives en complément des instances représentatives.

Enfin, la démocratisation des collectivités locales reste à la peine tant que la séparation de l’instance délibérative et celle de l’exécutif à l’instar des chambres nationales ne sera pas en place.

La question posée ce soir est celle du chef-lieu provisoire. Notre réponse est claire: Dijon.

Dijon est légitime parce qu’elle est en position centrale, qu’elle est attractive avec une population qui croît et un cadre de vie reconnu grâce aux actions en faveur de la transition écologique et des équipements publics et privés satisfaisants.

Pour autant, Dijon n’a pas vocation à concentrer l’ensemble des pouvoirs politiques, administratifs et économiques si notre souci est de favoriser le développement équilibré et harmonieux de la région Bourgogne Franche-Comté. Cela passe par une complémentarité et une coopération des pôles urbains et non pas par une compétition mortifère pour que le projet soit accepté et acceptable par les citoyens et les fonctionnaires concernés.

Cet équilibre nécessite l’évaluation des impacts économiques, sociaux et environnementaux et la mise en synergie de l’ensemble des politiques des deux anciennes régions et de leurs capitales pour répondre aux défis déjà actuels: changement climatique, accès à l’énergie, sauvegarde de la biodiversité et de l’eau… sans en passer par des conflits voire des guerres, lesquelles sont déjà en cours pas si loin.

L’équilibre passe aussi par l’impulsion d’une nouvelle gouvernance qui pourrait se traduire par un fonctionnement de fait en binôme entre Besançon et Dijon.

Je ne doute pas d’ailleurs, Monsieur le maire, que les liens que vous avez avec le maire de Besançon peuvent faciliter cette synergie!

Cette coopération territoriale doit logiquement prendre forme à travers la mise en œuvre du pôle métropolitain. Ce travail en réseaux doit rendre nos politiques publiques plus efficientes grâce à une mutualisation des moyens et l’émergence de projets transversaux: dans le secteur des transports, du développement économique, de la recherche et de l’enseignement et des équipements culturels et sportifs.

Cette dynamique renforcera l’attractivité et la visibilité de cette nouvelle aire urbaine.

Si ce rapprochement des pôles urbains a du sens, le travail en réseau avec la décentralisation des services de l’État et des services territoriaux doivent être aussi être une réalité dans les territoires ruraux et périphériques.

L’égalité des territoires qui est la garante de notre cohésion sociale et du mieux vivre-ensemble doit être le fil conducteur de nos politique d’aménagement du territoire. Pour cela dans chaque bassin de vie de Bourgogne Franche-Comté, le citoyen doit pouvoir accéder aux services essentiels.

C’est en toute lucidité que nous votons pour le chef lieu provisoire à Dijon avec la volonté de construire une région en capacité de se tourner vers l’Europe- qui en a bien besoin- et le monde grâce à sa volonté d’exemplarité écologique, sur le plan économique, social et environnemental pour laquelle nous devons continuer à travailler.

Catherine Hervieu

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