Carte scolaire : mesures d’adaptation du service scolaire.

Revenir sur 10 ans de désengagement du service public de l’Education, en constater le bilan désastreux pour mieux travailler à la refondation de l’école, c’est le chantier de longue haleine auquel EELV contribue à différents niveaux.

C’est bien la vision de l’Education dans la société qui est en débat. Et l’école, un des acteurs majeurs du système éducatif de proximité implique forcément les communes, notamment avec l’étape de la réforme des rythmes scolaires.

A cet égard, il faut rappeler le passage brutal, en septembre 2008, de la semaine de quatre jours et demi à quatre jours : cela a eu des effets néfastes sur les conditions d’enseignement pour les enfants et leurs enseignants. Il était urgent de revenir sur cette réforme délétère qui concourait au démantèlement du service public de l’Éducation Nationale. Le retour à la semaine de quatre jours et demi, porte un coup d’arrêt à la régression précédente et constitue, nous y travaillons pour notre part, une première pierre de la refondation de l’Éducation.

Par ailleurs, il faut souligner la volonté de prendre en compte la question de l’accueil à l’école des enfants de 2/3 ans. Les études montrent clairement que cet accueil contribue de façon significative à la réussite scolaire des enfants des zones urbaines sensibles, en tout cas relevant des quartiers classés Réseau Réussite Scolaire.

Pour Dijon cela se traduit, et nous nous en félicitons, par la création de 2 classes pour les écoles maternelles Champollion et l’école Buffon, même si cette dernière échappe à la classification pour des raisons historiques locales bien connues. Soulignons que dans le contexte de réduction des ressources des ménages, les inscriptions dépassent ce qui était attendu en terme d’effectifs. On serait ainsi sur Champollion sur des prévisions de l’ordre de 25 à 30 enfants en regard de la quinzaine attendue. Nous sommes rattrapés ici par les ambigüités trop longtemps non assumées : d’une part, les enfants de 2/3ans fréquentant une crèche, d’autre part les enfants de la même tranche d’âge fréquentant l’école maternelle avec des taux d’encadrement de personnels variant du simple au triple voire au quadruple. Et des projets éducatifs plus ou moins similaires, qui de toute façon, sont référés au contexte du champ professionnel. Les familles, avec un pouvoir d’achat et des ressources de plus en plus serrés, cherchent un accueil de qualité et abordable pour leur enfant. De telle sorte que les parents puissent de leur côté travailler en toute quiétude parce que leurs enfants sont bien et sécures là où ils sont accueillis.

La spécificité historique de l’école maternelle française repose sur le diptyque bien compris : offre d’éducation selon une volonté égalitaire et socialisation des frais (impôts, taxes…). Elle fait partie du dispositif qui contribue au paradoxe français : un des taux de fécondité les plus élevés de l’UE en lien avec le taux d’employabilité des femmes le plus élevé aussi. Cette facilitation faite aux familles et plus spécifiquement aux familles mono-parentales a fait ses preuves, elle doit se poursuivre. De ce point de vue, on souligne favorablement la non-fermeture de deux classes dans les écoles maternelles Chevreul et Champ-Perdrix. L’ouverture d’une nouvelle CLIS est plus qu’attendue : elle répond aux besoins de parcours scolaires spécifiques pour les enfants handicapés. Or ceux-ci se retrouvent trop souvent sur des listes d’attente. De fait, nous demandons que cette création annoncée comme provisoire devienne définitive compte-tenu des besoins qui sont bien identifiés.

A l’inverse des années précédentes, le solde positif ouverture/fermeture va contribuer à l’amélioration des conditions de scolarisation, un début de réparation des dégâts qui ne saurait en rester là. Ce sur quoi nous serons très vigilants.

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