Circulation alternée à Paris :

« Bien…mais trop tard et insuffisant pour préserver notre santé »

Lundi 17 mars 2014, la circulation alternée a enfin été mise en place dans l’agglomération parisienne pour mettre fin à un épisode de pollution particulièrement alarmant.

Cela fait aujourd’hui une semaine que les candidats EELV de l’eurorégion Nord-Ouest (Picardie, Basse et Haute-Normandie, Nord-Pas de Calais) se sont exprimés sur le sujet, attendant des mesures fortes de la part du gouvernement et de tous les acteurs concernés. Ils se joignent donc aux propos de Pascal Canfin qui s’exprimait hier : « C’est bien…mais ça vient tard ! ».

Pour François Veillerette, conseiller régional EELV : « Quel est en effet le sens d’une mesure d’urgence lorsqu’elle est prise une semaine après la première alerte ayant touché notre territoire ? D’abord, l’urgence il faut la mettre en œuvre rapidement ; ensuite, elle ne suffit pas pour résoudre la question de la pollution aux particules fines, qui correspond à la mort prématurée de 42 000 personnes par an en France aujourd’hui ! Il faut aujourd’hui sortir de l’ambigüité de la politique du ‘coup par coup’ et déterminer un vrai projet de santé-environnement pour améliorer la qualité de l’air.

Par ailleurs, les causes des émissions de particules fines ne se résument pas aux seuls transports : l’agriculture et l’élevage jouent un rôle important dans l’émission de particules et de leurs précurseurs. Comme le montre l’ADEME, l’épandage en surface de lisier en provenance des élevages hors sol induit une production d’ammoniac plus importante que les mêmes animaux mis au pâturage. Il faut donc d’urgence bannir les élevages bovins hors sol type « 1000 vaches  » au profit d’un élevage à l’herbe. De même certains engrais azotés devront être strictement limités ».

Karima Delli, eurodéputée EELV, s’interroge : « Pourquoi est-ce que la circulation alternée ne concerne que l’agglomération parisienne ? Les citoyens du sud de l’Oise, du sud de l’Aisne ou bien de l’agglomération lilloise ne sont-ils pas concernés par cette pollution dangereuse ? C’est de nos vies dont nous parlons, celles de tous les habitants. La pollution n’a pas de frontière, alors pourquoi n’agir que sur une portion du territoire concernée par celle-ci ? L’égalité des citoyens c’est le droit de bénéficier d’amélioration de la qualité de l’air quelque soit le lieu où l’on habite. C’est d’ailleurs au nom de cette égalité que les autorités administratives de transport doivent faire bénéficier de la gratuité des transports en commun lorsque la circulation alternée est mise en place ».

Elle rappelle une nouvelle fois : « la France est actuellement en contentieux européen pour non respect des seuils d’exposition aux particules fines : elle encourt de très lourdes pénalités financières si elle ne se met pas rapidement en conformité avec la réglementation européenne. Elle doit désormais prendre ses responsabilités, et pas seulement dans les situations d’urgence ».

Les candidats EELV aux élections européennes sur la circonscription Nord-Ouest rappellent que les leviers existent pour faire avancer la transition écologique, seule politique efficace pour une meilleure gestion sanitaire, économique et environnementale.

Karima Delli, Eurodéputée,

François Veillerette, Vice-Président Environnement-Santé à la Région Picardie

Véronique Moinet, candidate Haute-Normandie

Emmanuel Cau, Vice-Président Environnement à la région Nord-Pas de Calais.