– L’heure est grave et joyeuse à la fois. Grave parce que nous avons sept ans pour limiter le réchauffement climatique à deux degrés. Au-delà , les mutations du climat produiront des effets imprévisibles et dévastateurs, jetteront des millions de personnes sur les routes de l’exil, entraîneront la multiplication des épidémies et des tempêtes. Et, malheureusement, la phase préparatoire de la négociation internationale de Copenhague sur la réduction des gaz à effet de serre en décembre indique que les chefs d’Etat n’ont pas pris la mesure des périls qui nous guettent. Grave parce que l’écosystème terrestre est exsangue, épuisé par deux cent ans de gaspillage des ressources et de pillage des milieux. Si nous ne changeons pas radicalement notre rapport au monde, celui-ci pourrait rendre la vie proprement invivable à nos enfants : raréfaction de l’eau, pollution de l’air, épuisement des terres. Grave parce qu’en dépit de la richesse indécente d’une minorité, au nord comme au sud, toujours plus d’êtres humains vivent dans l’angoisse, que ce soit du chômage ou de la pauvreté. Grave parce que d’élections en élections, le nombre de votants ne cesse de décroître et l’on assiste subrepticement à un retour du vote censitaire. …