Communiqué : Réaction d’EELV suite à l’annonce de Xavier Bertrand sur l’ouverture à la concurrence du TER Hauts-de-France
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Réaction d’EELV suite à l’annonce de Xavier Bertrand sur l’ouverture à la concurrence du TER Hauts-de-France
Lille, le lundi 15 janvier 2018
Sur France 3, dimanche 14 janvier, Xavier Bertrand a annoncé l’ouverture à la concurrence du TER Hauts-de-France. Pour EELV, cette annonce suscite inquiétudes et interrogations.
En effet, lors de la séance plénière du conseil régional de décembre, Xavier Bertrand et son exécutif ont annoncé vouloir profiter des négociations qui doivent s’ouvrir avec la SNCF en 2018 pour faire des économies sur le TER, pointant les nombreux retards sur le réseau.
EELV affirme que l’objectif d’une éventuelle ouverture à la concurrence ne peut être de faire des économies sur le dos des usagers et usagères du TER des Hauts-de-France qui ont besoin que la Région investisse davantage dans le TER, comme l’ont montré récemment les différents comités régionaux TER. Cette logique de réduction de coût pourrait notamment entrainer la suppression à court terme de plusieurs lignes.
Si Xavier Bertrand se lance dans l’expérimentation sur certaines lignes, il doit le faire a minima à qualité de service public égal, en maintenant le nombre des dessertes, la tarification sociale et le même niveau de tarifs, ainsi que les personnels en gare et dans les rames. La sécurité à bord des TER n’est pas négociable et exige à bord des trains la présence de personnels en plus de celle du conducteur.
EELV appelle aussi à tirer les leçons de l’expérience anglaise de privatisation, qui a vu le nombre de ses accidents ferroviaires augmenter et a déstabilisé le secteur pendant près de vingt ans à cause du sous-investissement criant des compagnies. La région Hauts-de-France, déjà victime d’une pollution automobile chronique, ne peut se permettre une aventure hasardeuse de privatisation pour satisfaire à l’idéologie libérale de la nouvelle majorité. C’est pourquoi nous demandons que cette ouverture à la concurrence s’accompagne de mesures de report modal concrètes, et de développement des possibilités d’intermodalité entre modes et réseaux de transports.
EELV rappelle que c’est la seule responsabilité de la Région de garantir, dans le futur cahier des charges des lignes ouvertes aux opérateurs privés, un haut niveau de service public et souhaite que les négociations qui s’ouvrent aient pour réel objectif l’amélioration du réseau de TER en terme de densité, fréquence, confort et ponctualité. D’une part, cela signifie de réinjecter les économies annoncées dans des nouveaux matériels et dans la rénovation du réseau plutôt que de financer, par exemple, les annonces imprudentes sur la canal Seine Nord.
Ces investissements pourront être en partie financés par un renforcement de la fiscalité écologique, notamment via une contribution santé-climat sur les poids lourds.
D’autre part, nous demandons que les négociations de la région avec la SNCF soient menées de manière transparente, et que les élus tout comme le grand public soient régulièrement informés, au moins dans les grandes lignes, de l’avancée de ces négociations et des objectifs précis qui sont défendus par la région. Une concertation plus en amont avec les élus locaux et les usagers, dans une démarche de co-construction participative, aurait permis à la région de défendre des positions au plus près des demandes des territoires et des usagers des Hauts-de-France. Si une meilleure gouvernance de l’offre de transports ferroviaires sur le territoire des Hauts-de-France doit être recherchée, par exemple par la création d’une société publique régionale, l’ouverture à la concurrence ne règlera pas le principal problème des TER, à savoir l’entretien des infrastructures.
Karima Delli, députée européenne Nord-Ouest, présidente de la commission des transports du Parlement Européen,
Gil Mettai, secrétaire régional EELV Picardie
Jérémie Crépel, secrétaire régional EELV Nord-Pas-de-Calais
©Crédit photo : Thierry 80