27 septembre 2011, l’éducation : dans la rue
Face à la crise, Nicolas Sarkozy s’obstine à piloter à vue. Mais pour l’éducation, les mesures prises viennent de loin : suppression de fait de la formation initiale et continue des enseignants, pilotage par les résultats exacerbant les concurrences entre les établissements… A l’adage simpliste « que le meilleur gagne » le gouvernement ajoute de manière indécente « en écrasant les plus fragiles ». De la maternelle (à coup de hache) au lycée (de manière à peine plus subtile) on assiste à un détricotage du service public de l’éducation en réduisant tous les postes (des surveillants aux aides administratifs, en passant par les enseignants) même ceux qui accompagnent ceux qui en ont le plus besoin.
Le gouvernement, relayé par quelques recteurs zélés, continue d’enfiler les perles de destruction de la postérité, par la suppression des 600 maîtres de RASED à la rentrée 2011, la baisse de 5 % des crédits consacrés (budget 2011), la menace sur l’intégration scolaire des handicapés…
Dévoyer l’enseignement qui doit assurer l’éducation gratuite, l’altérité, la transmission des savoirs, en un lieu de rivalités, de ségrégation, c’est mépriser les jeunes comme les éducateurs.
C’est la raison pour laquelle je m’associe avec indignation au nécessaire soulèvement de protestation du monde éducatif, ainsi qu’aux courageuses initiatives prises dans des établissements. Aujourd’hui, un éducateur sur deux est dans la rue, et ils ont raison : un pouvoir qui considère son école comme un coût et sa jeunesse comme une menace n’a pas d’avenir. Au lieu de favoriser le découragement des personnels éducatifs, le gouvernement devrait comprendre que c’est justement en renouvelant le contrat entre la nation et son école qu’on se donnera une chance de reconstruire l’espoir. Dans le Nord, la légèreté avec laquelle la Rectrice, dans un habile tour de passe passe, écarte d’un « globalement acceptable », les enseignants se voient obligés d’avoir recours aux heures supplémentaires pour palier le manque indiscutable de postes.
Lors du rassemblement cet après midi à Lille, alors que je serai présente à celui de Paris avec mes collègues Sénateurs et Sénatrices EELV, je tiens à apporter un soutien particulier aux enseignants et parents des générations qui tisseront notre avenir à tous et toutes
Marie-Christine Blandin