Vote du parlement européen sur les accords avec l’amérique latine

Bonjour à tous,

Le Parlement européen vient, hélas, de voter en faveur de l’accord d’association entre l’UE et l’Amérique Centrale et l’accord de libre échange entre l’UE et la Colombie et le Pérou. Ces votes sont le triste aboutissement de longs mois d’opposition à ces accords qui font primer les intérêts des grandes multinationales européennes sur le bien être des populations locales. 
Vous trouverez ci dessous mon intervention d’hier en Plénière, une réponse à la campagne citoyenne contre ces accords ainsi que deux communiqués de presse.
Amicalement,
Catherine Greze
Intervention Plénière
J’ai été rapporteure de l’avis de la commission du Développement sur ce sujet dans lequel j’ai appelé mes collègues à voter contre cet accord. Mise en minorité, j’ai fait le choix de retirer mon nom du rapport. Cliquez ci pour voir mon intervention en Plénière.
Réponse à la campagne citoyenne contre les accords
Dans la semaine qui a précédé le vote, de nombreux citoyens nous ont envoyé un appel à ne pas voter en faveur de ces accords. Vous pouvez lire ici ma réponse à cette campagne qui reprend une partie mon activité parlementaire sur le sujet lors de ces derniers mois.
Communiqués de presse
 

COMMUNIQUÉ DE PRESSE – Strasbourg, le 11 décembre 2012

Accord d’association avec l’Amérique Centrale : un éternel recommencement

 

Le Parlement européen vient de voter en faveur de l’accord d’Association entre l’Union européenne et l’Amérique centrale.

 

Catherine Grèze, Députée européenne, rapporteure de l’avis de la commission du développement a choisi d’en retirer son nom :

 

« En commission du Développement, j’ai appelé mes collègues à voter contre cet accord. Mise en minorité, j’ai retiré mon nom du rapport pour avis car cet accord perpétue une logique de libéralisme économique forcené et un pillage des ressources que nous ne pouvons cautionner.

Alors qu’il aurait pu constituer des avancées dans le domaine du dialogue politique et de la coopération entre les deux zones, cet accord manque le coche et ne fait que renforcer un rapport économique déséquilibré en faveur l’Union européenne.

Et d’ajouter :

« L’Union européenne réduit l’intégration régionale à une union douanière. Les principales bénéficiaires seront les entreprises européennes, pour qui l’accès aux secteurs des télécommunications, de l’eau, de l’énergie ou encore aux marchés publics sera encore facilité. L’accord permettra aussi d’ouvrir la porte aux grands projets d’extraction minière aux conséquences désastreuses pour les populations locales, l’environnement et à l’origine d’innombrables conflits sociaux.« 

Et de conclure :

« La clause des droits de l’homme y est caricaturale, elle n’est pas contraignante. Cet accord sera aussi une véritable catastrophe pour l’agriculture : les cultures d’exportation seront favorisées au détriment des cultures vivrières »

Communiqué de presse avec Yannick Jadot :

COMMUNIQUÉ DE PRESSE – Strasbourg, le 11 décembre 2012

Accords commerciaux UE – Pérou et Colombie : L’UE privilégie les intérêts des multinationales

 

Mardi 11 décembre, au lendemain de la journée internationale des droits de l’homme, le Parlement européen a voté en faveur de l’accord de libre échange entre l’Union européenne et la Colombie et le Pérou.

Pour Catherine Grèze, Députée européenne coordinatrice de la commission du Développement, rapporteure fictive de l’avis de cette dernière :

« Le Parlement européen vient d’envoyer un signal très négatif en votant en faveur de l’accord. En Colombie, 90% des crimes contre les défenseurs des droits de l’homme sont impunis tandis qu’au Pérou, on estime à plus de 250 les conflits environnementaux, le plus souvent liés à l’extraction minière.

 

Malgré ces situations critiques et l’opposition de l’ensemble de la société civile et des syndicats, le Parlement européen vient de voter en faveur d’un accord qui ne se soucie ni des droits de l’homme ni des droits du travail et encore moins de l’environnement. Cet accord ne fera qu’accroitre la course aux matières premières, dont les conséquences sont catastrophiques pour les populations locales et leur lieu de vie »

Pour Yannick Jadot, député européen membre de la commission du  commerce international :

 

« Ces accords comportent de nombreuses failles que ça soit sur la protection de l’environnement ou celle des droits de l’homme. Cependant, le Parlement européen a réussi à peser sur la Colombie et le Pérou durant les débats et c’est un premier pas encourageant. En effet, avant de donner son accord, le Parlement européen avait exigé de la part de la Colombie et du Pérou, de lui soumettre des feuilles de route détaillant leurs solutions pour remédier aux violations des droits de l’homme récurrentes dans leur pays. Certes, la feuille de route n’est pas un instrument contraignant. Certes, celles produites par la Colombie et le Pérou étaient incomplètes. Certes, beaucoup de problèmes ont été laissés de côté. Cependant, malgré toutes ces imperfections, le Parlement européen a réussi à imposer cette obligation de produire un tel document à des pays qui n’en voulaient pas. C’est peut-être là un premier pas vers une re-politisation de ces accords. »

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