Le chef indien Raoni demande à l’UE de défendre l’Amazonie brésilienne

11 December 2012 – 15:39
Agence France Presse

Le chef indien Raoni demande à l’UE de défendre l’Amazonie brésilienne

Le chef indien brésilien Raoni, ardent et célèbre défenseur de la forêt amazonienne, a plaidé mardi au Parlement européen à Strasbourg pour que l’Europe intervienne auprès du gouvernement brésilien pour empêcher un projet de barrage hydroélectrique géant.

« J’aimerais vous demander, à vous les Européens, de parler de ce problème avec le gouvernement brésilien, de lui faire passer un message pour qu’il nous respecte en tant que peuple indigène », a déclaré lors d’une conférence de presse au Parlement européen le chef amérindien, qui arborait une coiffe à plumes jaunes et son fameux plateau labial.

Raoni, devenu mondialement célèbre à la fin des années 1980 pour son action écologique aux côtés du chanteur Sting, effectue actuellement une tournée en Europe qui l’a mené en France, en Allemagne, en Suisse et aux Pays-Bas. Sa déclaration survient alors que la présidente du Brésil, Dilma Rousseff, entame mardi une visite d’Etat de 48 heures en France.

Les autorités brésiliennes « veulent nos terres, elles veulent nous détruire et je suis vraiment très inquiet pour notre peuple », a ajouté Raoni, qui serait âgé de 82 ans.

En travaux depuis juin 2011, le barrage de Belo Monte, au coeur de l’Amazonie, sera le troisième plus grand au monde, après celui des Trois Gorges en Chine, et celui d’Itaipu, dans le sud du Brésil. Ce projet de 14,4 milliards de dollars est dénoncé par les associations de protection de l’environnement, notamment car il va contraindre les communautés aux alentours à changer leur mode de vie.

Présente aux côtés de Raoni, l’eurodéputée écologiste et ancienne candidate à la présidentielle française Eva Joly a souligné que « ce qui se passe au Brésil nous concerne », car « ce sont les entreprises européennes qui obtiennent des marchés là-bas ». Le groupe français Alstom, notamment, a remporté en février 2011 un contrat de 500 millions d’euros pour fournir deux turbines de ce barrage.

Le projet Belo Monte est un « cheval de Troie », a dénoncé de son côté une autre élue écologiste française, Catherine Grèze. « On nous le vend comme un projet d’énergie renouvelable, alors que c’est la porte ouverte pour l’extraction minière et la destruction de l’Amazonie », a-t-elle ajouté.

 

 

 

COMMUNIQUÉ DE PRESSE – Strasbourg, le 10 décembre 2012

 

Invitation conférence de presse

Urgence Amazonie: Belo Monte, un barrage à hauts risques sociaux et environnementaux

 

  • ·          Avec le Cacique Raoni

Sur invitation de Catherine Grèze (Verts/ALE)
En présence de Corinne Lepage (ALDE) et d’Eva Joly (Verts/ALE)


Quand : Mardi 11 décembre, de 11h30 à 12h00

Lieu : Parlement européen, Strasbourg, salle LOW N-1/201

Vingt-cinq après sa dernière campagne, le Cacique Raoni revient en Europe afin de mobiliser les principaux dirigeants politiques contre les risques majeurs que représente le projet pharaonique de barrage à Belo Monte.

Avec Eva Joly (Verts/ALE), Corinne Lepage (ALDE) et Catherine Grèze (Verts/ALE), le Cacique Raoni dénoncera les nombreuses violations aux droits de l’Homme que subissent les peuples autochtones d’Amazonie. Il insistera surtout sur la catastrophe sociale, écologique et économique que représente le projet Belo Monte ; plus de 660km2, dont 400 km2 de forêt primaire en territoires autochtones vont être inondés, entrainant le déplacement de 20 000 personnes, sans compter la perte d’une biodiversité unique.

Cette conférence de presse, organisée le jour de la visite d’Etat de Dilma Roussef en France, vise également à remettre en question le rôle central des entreprises européennes qui participent à ce projet. Eva Joly, Présidente de la Commission Développement du Parlement européen et Catherine Grèze, coordinatrice de la Commission Développement, veulent de leur côté, sensibiliser parlementaires & citoyens européens sur ce projet à la viabilité très contestée : des coûts de production sous-estimés, une production d’énergie surestimée…
 

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