Sous le casque, l’impatience des cyclistes pointe

La Voix du Midi, 23 février 2012.
Bordures des trottoirs trop hautes, pistes cyclables coupées en plusieurs tronçons, éclairages insuffisants pour circuler la nuit. L’Association Vélo a recensé tout ce qui cloche dans l’agglomération. Malgré les efforts des élus, le boulot reste visiblement énorme.

Dans l’agglomération toulousaine,
il n’y a pas que les automobilistes
qui sont malheureux.
À défaut de se faire casser
les pieds par les bouchons, les
cyclistes locaux se cassent la tête,
parfois les dents et quelquefois
un peu plus en empruntant le
réseau de l’agglomération. Malgré
les efforts entrepris ces derniers
temps, les pièges restent
nombreux en ville. L’Association
Vélo en a relevé les quelques gros
points noirs à remédier pour que
Toulouse devienne la Reine de la
« Petite reine ».

Des bordures de
trottoirs trop hautes

L’association a consacré sa dernière
enquête à ce problème
« inconfortable qui secoue les
cyclistes, voile les roues et occasionne
parfois des chutes », selon
son vice-président Florian Jutisz.
Difficile en effet de traverser
une voie de circulation sur un
passage clouté puis de regrimper
sur le trottoir avec un vélo
de ville. Les adhérents ont donc
relevé 101 sites qui posent probleme. Parmi eux, quelques
grands axes comme le canal du
midi ou encore la piste rive gauche
de la Garonne. Inscrit dans
un « cahier de recommandations », ce problème est en train
d’être traité comme le montre
l’aménagement de ces bordures
sur le pont Saint-Michel.

Des pistes mal éclairées

Les usagers ont demandé au
Grand Toulouse de revoir sa
copie au motif d’un éclairage
inadapté sur certains secteurs.
L’éclairage avec des diodes au sol
ou encore celui avec lampadaires
s’allumant au passage des usagers
n’a pas convaincu. « Il faut
que sur les pistes ciblées comme la
digue et le canal du midi, on expérimente
d’autres types d’éclairage
pour que la cohabitation avec les
piétons se passe avec le plus de
sécurité », demande Sébastien
Bosvieux, le président de l’Association
Vélo.

Des nouveaux
aménagements
peu adaptés

Dans la ligne de mire des cyclistes,
la ligne de tram T1 et la
liaison en mode doux de Montaudran.
Dans le premier cas, la
piste cyclable a été coupée en
de multiples endroits. Dans le
second cas, ce sont les bordures
toujours hautes et les multiples
rétrécissements qui sont pointés
du doigt. Bonne nouvelle du
côté du tram, les cyclistes pourront
grimper dans les rames à
certaines heures de la journée
très prochainement.

Le stationnement

« Toulouse est la seule ville où il
n’y a pas de parkings sécurisés »,
estime Sébastien Bosvieux. Or
c’est bien connu, le vol de vélos
est devenu un sport national
et la Ville rose n’échappe pas
à la règle. Les élus envisagent
d’agrandir les parkings existants
et projètent d’en créer d’autres.

David Saint-Sernin

« Bientôt plus de parkings
vélo en ville »

Les améliorations à apporter aux pistes cyclables demeurent à
l’évidence nombreuses comme le montre l’association Vélo. Les
bordures à zéro centimètre ? « C’est une prescription qui figure
dans un cahier des recommandations techniques pour les aménagements cyclables que j’ai moi-même initié. Nous avons défini
les priorités et nous allons maintenant
intégrer certaines demandes
dans une programmation », précise
le conseiller municipal délégué
aux pistes cyclables, Philippe
Goirand. Des aménagements qui
vont suivre ceux déjà réalisés en
2011, comme l’élargissement des
zones 30 avec double-sens cyclable.
« En 2012, nous allons mettre
à double-sens cyclable toutes les
zones 30 du Grand Toulouse, soit
100 km de voies car cela permet de
raccourcir les trajets pour les cyclistes. Nous allons également
accentuer la réflexion sur le stationnement des vélos avec l’objectif
de développer les parkings dédiés dans les pôles d’intermodalité.
Certaines pistes cyclables comme celle de la digue de
la Garonne, entre Saint-Michel et Blagnac, vont également être
prioritaires en matière d’éclairage. Enfin la réflexion sur les grandes
radiales (route de Narbonne, route d’Albi, route de Saint-
Simon et de Seysses, ndlr) va se poursuivre afin d’améliorer la
sécurité des cyclistes », énumère l’élu.

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