« Pour la présence de l’ours »

Avant toute chose, il est bon de rappeler que notre espace montagnard est un espace collectif et que nous nous devons de préserver l’espace naturel que nous utilisons. La conservation de la biodiversité est fondamentale pour la survie même et le bien-être de l’humanité.

 

De quel droit l’homme qui joue en permanence à l’apprenti sorcier, sous la pression des puissances financières, avec notre planète, peut-il prétendre éradiquer tout ce qui le dérange? Lorsque l’ours aura disparu, viendra le tour du loup, du renard, des vautours, des abeilles… et pourquoi pas du voisin…

Nous comprenons la colère des éleveurs et leurs inquiétudes que certains-es d’entre nous partagent au quotidien étant eux-mêmes du métier, mais ne se trompent-ils pas de cible?

La cause du problème est à notre sens purement économique, liée à la mondialisation et aux besoins de croissance incessants de nos sociétés. La filière ovine est depuis de nombreuses années touchée. La filière ovine est depuis de nombreuses années touchée de plein fouet par la crise en raison de la baisse constante des prix et de la concurrence directe des moutons néo-zélandais par exemple. Les éleveurs, tout comme les petits producteurs, n’arrivent plus  à vivre décemment malgré les subventions qui représentent souvent plus de 50% de leur revenu. Dans ces conditions, le gardiennage est difficile à financer. Il faut donc réfléchir à la modification des pratiques pastorales actuelles. Le rassemblement des troupeaux la nuit, le gardiennage constant et la protection par des chiens de type patou, sont des solutions efficaces comme on peut le constater sur le versant espagnol des Pyrénées. Des efforts ont été faits en la matière comme la création collective pour les bergers, grâce et suite à la réintroduction des derniers ours, mais sont largement insuffisants. Certaines pratiques masquent également de nombreux scandales autour des indemnisations.

Nous dénonçons les prise de position démagogiques qui surfent sur la colère, les actions violentes, et tout ce qui bafoue notre démocratie. Nous demandons la reprise d’un dialogue responsable afin que cessent ces querelles qui génèrent la haine et ternissent l’image de l’Ariège et de nos Pyrénées.

Nous pensons qu’une réflexion profonde avec tous les acteurs doit être menée pour demander des prises de position économiquement viables car le retrait de l’ours par ailleurs totalement illégal, ne résoudra en rien la situation de la filière ovine. Les pouvoirs politiques doivent prendre des décisions, faire respecter les lois, et s’engager dans la promotion de l’exceptionnelle richesse de notre patrimoine naturel.

Les écologistes défendent un modèle pastoral respectueux de la santé humaine et de l’environnement qui assure un revenu décent et stable à nos éleveurs dans la considération de la biodiversité pour les générations futures et le bien vivre ensemble.

 

Florence CORTES

Porte Parole EELV-Ariège

Article de La Dépêche Du Midi : « L’ours provoque le débat »

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