Lannepax, Monlezun/Marciac : ces poulets qui révoltent et qui en disent long…
Au moment où la barre des 1000 diagnostics de cancers par jour est dépassée en France, au moment où l’on sait que 400 personnes de plus en plus jeunes (un gros avion !) sont emportées quotidiennement par ce même mal, au moment où à cause des pesticides et autres polluants notre département figure en queue de peloton des départements français pour la qualité de son eau, au moment où cette eau fait et fera de plus en plus défaut, il n’est pas surprenant de voir les citoyens responsables de Lannepax et d’ailleurs dire NON à une double initiative.
D’une part l’initiative de la coopérative Vivadour qui veut installer plusieurs élevages industriels de poulets dans la région et d’autre part celle d’exploitants agricoles prêts à accueillir sur leurs terres de telles structures.
La population du secteur de Monlezun n’a été que très peu ou pas informée du projet plus modeste mais de la même qualité, mis en place dans la plus grande discrétion…
Pourquoi en tant que membre de l’association Générations Futures désapprouvons-nous ces projets :
D’abord pour des raisons sociales et éthiques:
. A qui sont destinés les 726000 poulets/an élevés dans ce type d’élevage concentrationnaire, hyper médicamenté et que l’on retrouve à des prix défiant toute concurrence sur les étals des Hyper, Super et autres Discounts ?
. Peut-on accepter dans ce Gers qui se veut du bien manger, de jouer le jeu minable de l’alimentation à deux vitesses : la bio et celle des labels pour les plus aisés, la médiocre et dangereuse pour les autres ? Est-ce admettre que des enfants de familles défavorisées sont condamnés à la malbouffe avec les conséquences que l’on sait ?
. Est-il admissible que les soient-disant « coopératives », dont les coopérateurs disent subir plus qu’ils ne décident, imposent des choix de production qui vont à l’encontre de l’intérêt général y compris des agriculteurs mais qui satisfont leurs actionnaires? Quelle fierté peut tirer de son travail un professionnel à qui l’on demande de produire en mettant à mal les richesses naturelles, sa propre santé et celle des consommateurs?
. Que penser de la position de la municipalité de Lannepax qui dans le hall de sa Mairie présente des documents « trompe – couillons » sur la préservation de l’eau, la santé des enfants, les avantages de la biodiversité… et qui d’un autre côté donne un avis favorable pour ce type d’installation ? Les élus de Lannepax consommeront-ils ces poulets hormonés et antibiotiqués ? Nous prenons actuellement contact avec la municipalité de Monlezun pour avoir son point de vue.
. Parfois déjà piqués dans l’œuf, au nom de quoi ces poussins traités, devenus poulets médicalisés et compressés (28 au m2), méritent-ils les souffrances infligées du jour de leur naissance à celui de l’abattoir ? Au nom de quoi ?
Ensuite pour des raisons environnementales
. Les préjudices liés à ce type d’élevage sont multiples. Passons sur les nuisances auditives, olfactives, de circulation et la prolifération des mouches et autres larves inévitables et fréquentes pour les proches de la structure d’élevage mais aussi des zones d’épandage. Passons aussi sur les trente mille cadavres annuels qu’il faudra traiter. Soulignons la gravité des pollutions des sols et des nappes phréatiques liée aux 956 tonnes/an d’effluents épandus, provenant de ce type d’élevage intensif. La farandole chimique et pharmaceutique qui va avec ce type d’élevage se retrouve en grande partie dans les matières épandues. Elle infeste les sols et à raison de 70 cm par an, finit par rejoindre les nappes phréatiques. Comment en épandant de telles matières organo-chimiques prétendre que l’on enrichit les terres ? La responsabilité et le bon sens des agriculteurs sont ici bien mis à l’épreuve. Un coup d’œil vers la Bretagne peut être éclairant.
. Les préjudices liés à ce type d’élevage sont multiples. Passons sur les nuisances auditives, olfactives, de circulation et la prolifération des mouches et autres larves inévitables et fréquentes pour les proches de la structure d’élevage mais aussi des zones d’épandage. Passons aussi sur les trente mille cadavres annuels qu’il faudra traiter. Soulignons la gravité des pollutions des sols et des nappes phréatiques liée aux 956 tonnes/an d’effluents épandus, provenant de ce type d’élevage intensif. La farandole chimique et pharmaceutique qui va avec ce type d’élevage se retrouve en grande partie dans les matières épandues. Elle infeste les sols et à raison de 70 cm par an, finit par rejoindre les nappes phréatiques. Comment en épandant de telles matières organo-chimiques prétendre que l’on enrichit les terres ? La responsabilité et le bon sens des agriculteurs sont ici bien mis à l’épreuve. Un coup d’œil vers la Bretagne peut être éclairant.
Enfin pour des raisons de santé
. Comment oser dire que la viande provenant d’un animal élevé dans la souffrance, copieusement traité de façon préventive et curative, nourrie ??? et dont la croissance a été artificiellement accélérée (37 jours au lieu de 90) est bonne pour la santé de ses consommateurs ? Que contient réellement cette viande suite aux divers traitements administrés aux volailles? Quelle est sa véritable valeur nutritive ? Le leurre « poulet végétal » ne trompe personne car s’il est annoncé que 90% de la nourriture sera végétale, il suffit largement des 10% restants pour administrer hormones, antibiotiques et autres produits chimiques et pharmaceutiques incontournables.
. En fait tout se tient, du sol à la plante, de l’eau à la plante, de la plante au poulet, de la fiente de poulet au sol et à l’eau, du poulet à l’assiette, du poulet à la santé du consommateur, du poulet à l’industrie chimique et agroalimentaire et à ses actionnaires….. Un vaste système !
En guise de mise en garde finale, évoquons les conclusions d’un récent colloque mondial de médecins épidémiologistes qui annonce l’inversion radicale de la courbe d’espérance de vie. La multiplication des cancers entre autres permet de justifier ces prévisions et semble confirmer que les cocktails chimiques que nous ingurgitons dans l’alimentation et les boissons (dont le vin) y contribuent largement. Les désordres cellulaires leur doivent beaucoup. Nous pourrions aussi parler des graves problèmes de soins actuels posés par l’antibiorésistance mais…
Pour toutes ces raisons nous disons un NON déterminé au projet d’élevage intensif Vivadour à Lannepax, Monlezun/Marciac et ailleurs. Nous demandons aux élus de se prononcer clairement sur ces projets, d’informer comme il se doit les populations, d’oser le débat public, véritable voie démocratique ; et aux représentants de l’Etat de veiller très scrupuleusement au respect des règles environnementales et de santé publique. Nous y veillerons aussi avec le plus grand soin.
Pour Générations Futures :
René Castagnon – Ancien Maire de Tourdun
Président de l’association pour la défense de l’Arros
Décoré dans l’Ordre du Mérite par le Ministère de l’Environnement