Gérard Onesta à propos de la Ferme de la Renaudié : «Ce projet est un symbole de la bêtise politique»

Publié le 09/09/2015 à 03:50

«Elle n’a pas de chance, la maire d’Albi. Je suis tête de liste Europe Écologie les Verts aux Régionales. Et son projet commercial, elle le fait dans mon jardin, dans mes collines de Pagnol.» Gérard Onesta ne décolère pas. De passage hier à Albi, il a voulu démontrer devant la ferme de la Rénaudié, que l’arrivée de Leroy-Merlin sur le site, est d’un autre temps, d’une autre époque.

«Comment peut-on construire des magasins sur ce poumon vert de la ville ? Nous devons tout faire pour empêcher cette construction. Je suis né et j’ai vécu à quelques mètres d’ici. Comment peut-on rayer de la carte un tel patrimoine, d’un coup de pelleteuse? C’est honteux». Le candidat se rappelle le temps où jeune architecte, il dessinait les plans de la rénovation de la ferme. «Beaucoup d’argent a été investi ici.» Il en veut à l’hôpital qui «se sépare d’un magnifique bijou de famille qui lui avait été légué pour ses œuvres de charité». Il n’en reste pas à ses émotions de jeunesse. «Sachez que le site va se vendre au prix des terres agricoles. C’est une bouchée de pain alors que viabilisé et constructible, l’hôpital récupérerait bien plus d’argent».

Pour l’élu, «ce projet est un symbole de la bêtise politique et administratif. Il n‘y a eu aucune concertation, aucun dialogue.»

Pour un éco-quartier et une zone maraîchère

Que proposent les «Verts» pour reclasser ce site? Pascal Pragnères, conseiller municipal EELV à Albi indique les pistes. «On pourrait très bien créer un éco-quartier et une zone de maraîchage.» «Et faire de cette ferme, une maison de quartier» renchérit Gérard Onesta qui ajoute : «Ce projet ne créera aucun emploi. La puissance de Leroy Merlin va irrémédiablement amener la fermeture des autres magasins de bricolage et de certains petits commerçants. L’emploi crée ici sera détruit à quelques centaines de mètres. Ce n’est que le début d’une longue lutte. Vous savez. Quand de grandes sociétés comme Mulliez, propriétaire de Leroy Merlin, voit que l’opposition à leur projet se durcit, il se retire pour ne pas écorner leur image.»

«Ce n’est plus dans l’air du temps» confirme Ben Lefétey, leader des anti-barrage de Sivens. «Arrêtons avec les grandes surfaces de périphéries. Redynamisons l’économie dans les centres-villes. Il faut voir la politique différemment, avec plus de dialogue et de concertation». Avec la venue de Gérard Onesta, l’opposition au projet «Leroy Merlin» prend une tournure différente. Elle n’est plus simplement qu’un mécontentement de riverains excédés. Elle devient politique, régionale.

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