En réaction au « Manifeste des 343 salauds » : Touche pas à ma bite!

La mode est aux pétitions de volatiles. Après les «pigeons» entrepreneurs, les «poussins» auto-entrepreneurs, les oies gavées du foot, et en attendant les vautours de la finance, voici la révolte des coqs de bordel. Soit «343 salauds» autoproclamés qui s’élèvent contre la proposition de projet de loi (PPL) visant à pénaliser les clients de la prostitution, via un manifeste titré «Touche pas à ma pute!», où l’adjectif possessif prend tout son sens. Double détournement, donc, l’un d’un mouvement pour l’égalité — «Touche pas à mon pote!» —, l’autre pour la défense du droit à l’IVG — «le manifeste des 343». Particulièrement gonflé, donc, s’agissant ici de défendre la «liberté» du brave gars qui va se vider la misère sexuelle — c’est le mot savant pour «couilles» — entre deux camions, dans une Ghanéenne à peine majeure shootée jusqu’aux yeux. Laquelle Ghanéenne en est à sa quinzième passe de la soirée. Et la nuit est longue quand on est au service de la liberté — mais, en contrepartie, la vie est courte…

Attention, ces «salauds» ne sont pas pour autant des monstres. Ils n’aiment «ni la violence, ni l’exploitation, ni le trafic des êtres humains», et ils attendent «de la puissance publique qu’elle mette tout en œuvre pour lutter contre les réseaux et sanctionner les maquereaux». Mais le brave gars, toujours lui, qui est la raison d’être du commerce desdits maquereaux, pas question de lui coller une amende ni de lui rappeler, stage à l’appui, qu’il participe activement à l’un des trafics les plus dégueulasses — et les plus lucratifs — qui soient. Car l’État n’a pas à se mêler de la sexualité des citoyens.

Pourtant, il le fait déjà…

Article de Gérard Biard publié le 13 novembre 2013 sur Charlie Hebdo, lire la suite ici

Personnalités de la culture et des médias, les « 343 salauds » condamnent le sexe «sans consentement» mais réclament solennellement le droit à «leur pute». «343 salauds» ont signé une tribune contre la pénalisation des clients de prostituées, dans le prochain numéro de novembre du magazine Causeur.

 

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