Elections au Nicaragua – Ortega avance, la démocratie recule ?

Les nicaraguayens ont monté deux choses dimanche dernier : leur détermination à vivre en paix et leur volonté de participation citoyenne.

Avec 63% des voix, Daniel Ortega et son parti, le Front sandiniste, sont sortis vainqueurs après une campagne sans relief et une faible mobilisation. Si les observations faites par les 7 parlementaires et les 90 membres de la mission de l’Union européenne, dans 192 bureaux de vote, ont confirmé les résultats sortis des urnes, il n’en reste pas moins que l’opacité totale du processus électoral pose un réel problème. Outre la candidature même d’Ortega contraire à la Constitution du Nicaragua, le Conseil suprême électoral, organe tout puissant et totalement monocolore, s’est attaché à semer toutes les embûches possibles pour les partis d’oppositions.

La distribution des papiers d’identités et cartes électorales, gérée par les seules antennes du FSNL, crée des citoyens de première et seconde zone : les uns, membres ou proches du Front n’ayant aucun problème pour recevoir le fameux sésame ; les autres, s’en trouvant dépourvu, n’ont pu voter.

Les délégués des partis d’opposition (seul contre pouvoir à l’intérieur des bureaux de vote) n’ont pas pour la grande majorité d’entre eux été accrédités, ni d’ailleurs les observateurs nationaux, comme « Éthique et transparence », pourtant reconnu pour leur compétence.

Le processus mis en place est totalement verrouillé par le Front sandiniste a illustré l’amalgame entre le gouvernement et le parti du Président. Nul n’est donc en mesure de dire ce qu’aurait été les résultats avec une élection neutre, équitable et transparente.

Les classes les plus pauvres, qui ont vu leur niveau de vie s’améliorer, en partie grâce à l’aide Vénézuélienne, les grandes entreprises, rassurées par la mise en place d’un système néolibéral et la paix sociale et le soutien sans faille de l’’Eglise, omniprésente, ont assuré le Statu Quo du régime.

L’opacité du processus électoral présage des lendemains inquiétants : la machine est bien huilée pour le renforcement d’un pouvoir autoritaire.

Pour Catherine Grèze, Députée Européenne du Groupe des Verts, membre de la délégation Eurolat et membre de la mission européenne d’observation des élections au Nicaragua, « si une chose est claire au Nicaragua, la démocratie n’est pas vraiment en marche. Seul le futur le dira. »

Isabelle Zerrouk
Attachée de presse
Verts/ALE au PE
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