Le 15 février 2013, Serge Charney et Nicolas Moreno, deux militants de la « cause des pères » soutenus par plusieurs associations attiraient l’attention en occupant des grues à Nantes. Cette action spectaculaire a rencontré un écho très favorable dans la plupart des médias nationaux. Ce n’est que quelques jours plus tard que d’autres militant-es, opposé-e-s aux premiers, ont fait le travail qu’auraient dû faire les journalistes : dire qui sont ces hommes et leurs soutiens.

Ainsi s’est révélée aux yeux du plus grand nombre l’existence du mouvement masculiniste¹. Bien heureusement, l’aura de ces pères qui se présentent comme des victimes d’une « justice matriarcale » a perdu de sa superbe dès que les personnes interpellées par leur action, à commencer par certains journalistes, se sont donnés la peine de se renseigner sur leurs véritables positions idéologiques et politiques : misogynie, antiféminisme, défense des privilèges masculins, voire homophobie.

On se rendit aussi compte, mais un peu tard, que messieurs Charney et Moreno n’étaient pas de pauvres pères victimes d’injustice, mais bien des hommes auteurs de violences, engagés dans une croisade revancharde.

La machine était cependant lancée : plusieurs associations masculinistes furent reçues par la Ministre de la Justice, continuant ainsi leur intense activité de lobbying. On comprit que l’occupation des grues avait servi d’annonce pour la manifestation masculiniste du 20 février à Nantes, en prévision de débats sur la modification de la loi sur la résidence alternée. Enfin, des actions analogues à celles-ci eurent lieu dans plusieurs villes de France.

Les évènements de ces derniers mois mettent bien en lumière la stratégie d’un mouvement politique organisé, qui derrière un brouillage de pistes permanent², s’avère être dangereux pour les libertés de tout-te-s : remise en cause du droit au divorce et du principe de pension alimentaire, soutien juridique et politique aux hommes violents…

Le 9 juin 2013, plusieurs associations masculinistes organisent à Paris une manifestation nationale. Nous ne doutons pas que leurs membres déploieront à cette occasion tous les artifices dont ils usent habituellement pour faire passer les hommes pour des victimes de la société dont le pouvoir serait confisqué par les femmes

Nous vous invitons à vous renseigner sur eux, pour ne pas être dupes.

Depuis plusieurs années, nous effectuons un travail de veille et de décryptage autour de ce mouvement, nous sommes à votre disposition pour de plus amples informations.

Collectif Stop Masculinisme

Grenoble, 5 juin 2013