Comité gersois pour le développement et la défense de l’hôpital public a organisé un débat…

Intervention de Philippe Le Goanvic pour EELV32
Depuis des années, on nous dit que la sécu est en déficit. La solution proposée par les différents gouvernements est finalement toujours la même : une réponse financière qui ne prend pas en compte les besoins de la population : pour faire des économies, on rembourse moins les malades, on gère l’hôpital comme une entreprise.
Cette politique reflète, le fonctionnement fou de notre société consumériste et productiviste qui génère des maladies de civilisations : on ne cherche pas à résoudre les problèmes en s’attaquant à la cause mais en essayant d’éliminer la conséquence.
On peut citer l’exemple du cancer : en décembre 1971, quand Nixon, signe le « National Cancer Act », il déclare la guerre au cancer, il croît fermement que la solution n’était qu’une question de temps et donc de progrès scientifique et de moyens mis en jeu. D’autres engagements suivront : Giscard en 2003 et le plan des 70 mesures…. Sarkosy en 2009…etc.
Quel est le résultat ?….. Augmentation du nombre de cancers ! (+250% en 30 ans)
On améliore la technique et les traitements, on essaie de détecter le plus tôt possible mais en réalité, on ne s’attaque pas vraiment aux causes profondes qui est la présence de produits toxiques dans notre environnement : l’air, l’eau, l’alimentation, etc…
Le cancer, n’est hélas qu’un exemple, la liste des maladies de civilisation est longue : diabète, obésité, maladies immunitaires (allergie, asthme, …) ou du système endocrinien ( thyroïde, puberté précoce, hypo-fertilité,…)
Notre société dégrade non seulement nos conditions de vie mais également nos conditions de travail par la pression pour toujours plus de rentabilité qui engendre stress et suicides.
Finalement, peu importe les dégradations que nous subissons puisque les progrès de la biologie et de la pharmacologie vont suffire à nous soigner, mais en agissant sur les symptômes. L’individu malade, s’il ne peut plus produire, il peut encore consommer toutes les pilules qu’on lui fera gober pour faire tourner la machine productiviste….
Aujourd’hui c’est la société productiviste qui nous rend malade !
La loi Bachelot ou HPST de 2009 c’est l’aboutissement d’un fonctionnement bureaucratique, d’un système de santé, productiviste (paiement à l’acte), consumériste ( médicaments) et anti-démocratique ( des directeurs d’hôpitaux et des ARS -Agence Régionale de Santé- qui sont désignés par le pouvoir en place et supprime toutes indépendances des médecins.
Quel système de santé voulons-nous ?
Nous, écologistes, sommes pour un changement complet de paradigme pour la politique de santé.
Nous voulons une politique de santé environnementale, c’est-à -dire une médecine basée sur la prévention, pas celle qui se résume à détecter le plus précocement les maladies où qui incite à prendre ces médicaments, mais celle qui évite de tomber malade ! Mieux prévenir que guérir !
Il faut donc :
– l’abrogation de la tarification à l’activité et de la loi HPST (qui a casé tout les contre-pouvoirs dans l’hôpital)
– l’abrogation de la loi sécuritaire du 5 juillet 2011, qui organise les soins psychiatriques forcés à domicile de toute personne présentant un « trouble du comportement ».
– un accès universel et gratuit aux soins (en 2011, 29% des usagers ont renoncé à se soigner contre 14% en 2009).
– un plan majeur de lutte contre les épidémies de civilisation en changeant radicalement nos manières de produire, de consommer et de travailler (développement de l’alimentation biologique, élimination progressive des pesticides, des principaux polluants industriels, de la production nucléaire…)
– la transparence et l’indépendance du système de santé, en supprimant les conflits d’intérêt ( Recherche: Haute Autorité de Santé et AFSSAPS) et en instaurant la démocratie sanitaire de la part des professionnels de terrain et des usagers ( Projet Région de Santé, Conférence des territoires, Conseils locaux et l’hôpital)
– Organiser une véritable éducation à la santé et à la prévention en s’appuyant sur les IRPES (Instances Régionales d’Éducation et de Promotion de la Santé) + Institut national de Recherche en Santé environnementale.
Sur l’aspect du financement, remarquons tout d’abord que l’état ne reverse pas les taxes destinées à l’assurance maladie (tabac : 14 Milliards d’€). Ensuite, que depuis des années, il y a un déséquilibre entre la rémunération du capital et du travail ! C’est sur ce rééquilibrage qu’il faut trouver les financements. Et enfin que le seul diabète coute 13 milliard d’€ à la France ! Il faut mieux dans un premier temps diminuer les dépenses en évitant de nous rendre malade !

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