Centre ville : polémique sur les arbres abattus

La Dépêche du Midi, 21 février 2012.

Y a-t-il trop d’arbres sacrifiés dans le centre ville toulousain ? Oui, attaque un ancien élu du Capitole alors que les Verts défendent un renouvellement sur le long terme.

« Depuis quatre ans, on n’a jamais abattu autant d’arbres dans le centre de Toulouse et cela sans le moindre état d’âme. » Ancien adjoint au maire de Philippe Douste-Blazy et Jean-Luc Moudenc, Jean-Michel Lattes n’y va pas par quatre chemins. Tramway Garonne, square du Capitole… il énumère les chantiers et y voit autant de « massacres environnementaux ». Puis il s’étonne du « silence » des élus écologistes. « Avant, dès qu’on touchait à un arbre, c’était un drame », s’exclame-t-il.

L’ex-président des Amis de la terre, aujourd’hui conseiller régional d’une liste Europe écologie les Verts (bien que non encarté), Alain Ciekanski a, malgré lui, apporté de l’eau au moulin du porte-parole de Toulouse avenir, l’association de Jean-Luc Moudenc. « Les arbres monumentaux sont un patrimoine qu’il convient de conserver », souligne Alain Ciekanski, et cela pour des raisons écologiques. Et le conseiller régional, qui pense au square du Capitole, juge que « des choix un peu brutaux ont été faits ».

Du côté des élus verts, surpris par cette sortie jugée infondée, on contre-attaque. « A Toulouse, il y a 140 000 arbres », réplique Michèle Bleuse, conseillère déléguée aux espaces verts, qui veut d’abord « recadrer les choses ». Et, « oui, lance-t-elle, on abat des arbres parce qu’en ville, c’est leur devenir d’être un jour abattu ». L’état de chaque arbre est surveillé. « On abat rapidement, oui. Mais nous replantons partout et souvent plus », souligne-t-elle. C’est le cas square du Capitole (une soixantaine d’arbres avant et après réfection), une politique qu’elle assume « sans état d’âme ». « Le site se dégradait. On a discuté arbre par arbre. C’est le meilleur compromis possible », estime-t-elle.

Pour Régis Godec, « soit on accepte que la ville change, soit on se replie sur l’émotion ». Et « Nous sommes en train de changer la ville », déclare l’adjoint au maire écologiste. Un changement qu’il oppose au « conservatisme », dont Jean-Michel Lattes, qui « cherche à exister », « est un relais ».

Remonter