Bolivie, 50 années de détermination pour obtenir la reconnaissance de la feuille de coca
Communiqué de presse, Strasbourg, le 17 janvier 2013
Bolivie
50 années de détermination pour obtenir la reconnaissance de la feuille de coca
« Le 10 janvier dernier, mes frères et sœurs, notre culture a triomphé dans le monde entier. Le 10 janvier dernier, mes frères et sœurs, notre identité a triomphé. Le 10 janvier dernier a signifié le triomphe de la feuille de coca qui représente la culture andine. Nous leur (l’ONU) avons dit qu’il n’y aurait jamais de zéro coca mais aussi que nous serions responsables envers la vie et l’humanité, qu’il n’y aurait pas non plus de culture illimitée de la coca car nous savons qu’une partie de notre culture de coca est déviée vers l’illégalité. »
C’est par ces mots qu’Evo Morales a salué la réintégration de la Bolivie dans la Convention sur les stupéfiants de 1961, principal traité onusien de lute anti-drogue.
La feuille de coca a une place sacrée dans la culture traditionnelle andine. Plante médicinale, coupe-faim, elle aide à lutter contre les effets de l’altitude. Elle occupe une place centrale dans de nombreux rites traditionnels.
Evo Morales, élu Président de la République de Bolivie en 2006, a toujours lutté pour la reconnaissance des droits de son peuple, pour le droit des petits paysans producteurs de coca et contre l’amalgame entre la culture de la feuille de coca et le trafic de cocaïne.
Suite à cette annonce, José Bové a déclaré :
« C’est la victoire de tous les peuples d’Amérique du sud qui font un usage traditionnel de la feuille de coca. L’assimilation de la feuille de coca à la cocaïne était tout simplement scandaleuse. Cette décision a conduit à la mise en place dés le début des années 1980 de programmes militaires extrêmement violents pour l’éradication des plantations sans pour autant parvenir à éliminer les trafics de drogue. Les communautés paysannes ont été victimes d’exactions inadmissibles.
Cette décision de l’ONU ouvre les portes à de nouvelles valorisations de la feuille de coca, dans l’agroalimentaire, la cosmétique, ou le paramédical que défend le Président Evo Morales à travers son Programme National de Développement, qui encadre strictement la production de la feuille de coca.
Je salue la détermination d’Evo Morales et la mobilisation constante des paysans producteurs qui ont permis cette victoire culturelle, politique et diplomatique. »