Autoroute Castres-Toulouse : aberration écologique, scandale politique !
La décision que vient de prendre le ministre – qui n’a d’écologie que le nom – est une décision qui ne peut se justifier que par la proximité politique des élus, fervents défenseurs de cette aberration écologique, économique et sociale.
Autoroute Castres-Toulouse : aberration écologique, scandale politique ! La décision que vient de prendre le ministre – qui n’a d’écologie que le nom – est une décision qui ne peut se justifier que par la proximité politique des élus, fervents défenseurs de cette aberration écologique, économique et sociale.
Une aberration écologique puisque oubliant les belles déclarations du Grenelle de l’environnement qui revendiquait « l’adaptation des infrastructures de transports aux défis énergétiques et écologiques actuels », le ministre de l’écologie autorise un ruban de bitume disproportionné, source de pollution alors même que le combat contre les gaz à effet de serre responsable du dérèglement climatique et ses conséquences planétaires dramatiques est loin d’être gagné. Au moment où il faut anticiper l’après pétrole, construire encore une telle infrastructure s’apparente réellement à de l’irresponsabilité politique. Une aberration économique puisque l’autoroute va détruire des terres arables si précieuses pour les agriculteurs, va « déménager » le territoire, risque de délocaliser les activités uniquement dans la banlieue toulousaine au détriment du monde rural.
Une aberration sociale car l’autoroute s’inscrit dans une démarche de privatisation de l’espace public avec toute l’injustice qui en découle pour les personnes les moins bien loties. Elle accentue la fragilité des budgets des ménages, par le coût des carburants et du péage. L’automobiliste utilisateur sera amené à payer deux fois : au péage et par l’impôt… Car, ne nous leurrons pas, les collectivités – et donc les citoyens – payeront.
Tous les montages financiers montrent une participation importante, sous une forme ou sous une autre de financements publics !
L’aménagement ponctuel de la RN126 a été écarté alors qu’il s’agit d’une mesure raisonnée et économique. Bien que de telles alternatives moins couteuses, plus efficaces en temps de parcours, plus sécurisées et plus respectueuses de l’environnement existent, le gouvernement, une fois de plus et avec la complicité d’élus locaux parmi lesquels, au premier rang, le Maire de Castres et le député Folliot, reste enfermé dans une vision passéiste du développement qui ne veut pas voir que la planète est épuisable.
La loi économique immuable qui lie emploi et déplacements n’a plus cours et l’économie locale ne peut se contenter de Paris si l’on veut qu’elle s’inscrive dans un développement durable. Martelons-le : une autoroute n’est pas un investissement écologique, et ceux qui prétendent le contraire, comme le fait aujourd’hui le Ministre de l’écologie ou le député Folliot, sont au mieux opportunistes, au pire enfermés dans leurs dogmes.
La décision du gouvernement est bien une décision politique. La lettre de Borloo n’argumente pas, elle ne fait que justifier. La réponse aurait-elle d’ailleurs été la même si le projet avait été soutenu par des élus de gauche ?
Les écologistes ne baisseront pas les bras. Les élus d’Europe Ecologie au Conseil Régional ne cesseront pas d’en appeler au bon sens et à l’intelligence pour qu’enfin on envisage un développement responsable et durable de nos territoires.
Guillaume Cros, Conseiller Régional du Tarn, Président de Groupe,
Jocelyne Salvan, Conseillère Régionale du Tarn
pour le groupe des élu‐e‐s Europe Ecologie au Conseil régional Midi‐Pyrénées
Contact Presse : Nawel Laglaoui 06 67 48 18 53