Amouricide, nouvelle.
L’engagement prend différentes facettes mais il est constant face aux injustices… qu’elles soient environnementales ou sociales, elles relèvent pour moi d’une même chaire qui fait la cohérence et l’entièreté de la cohérence de notre engagement à un monde plus doux sinon plus juste…. Ainsi voici une expression et participation à un autre « combat » du temps ou j’avais (plus) le temps d’écrire et sur lequel j’aspire à amener ma petite pierre en 2013 : Une nouvelle rééditée avec 1000 exemplaires en diffusion gratuite sur un terrain où vous ne m’imaginiez peut-être pas.
Avec toute mon amitié et mes remerciement, en « exclu, ici reproduit la Préface par Sarah Trichet-Allaire, responsable de la commission féminisme d’Europe Ecologie – Les Verts
« Lorsque j’ai connu Sandrine Bélier au sein d’Europe Écologie Les Verts, c’était pour ses engagements sur les libertés numériques. Ce n’est qu’ensuite qu’elle m’a parlé de ses convictions féministes. Sandrine me connaissait en tant que responsable de la commission thématique féminisme d’Europe Écologie Les Verts. Et je lui ai parlé de mes engagements sur les logiciels libres. Sans doute étions-nous faites pour nous rencontrer, mais je ne pensais pas qu’elle me ferait l’honneur de préfacer cette nouvelle.
Cette histoire, je l’ai lue, j’avoue, comme si j’allais à un rendez-vous convenu d’avance. Pourtant, au fil des lignes, j’ai été surprise, décontenancée, déstabilisée, gênée. M’étais-je trompée ? Était-ce vraiment cela le sujet de ce livre ? J’ai pensé que non, puis peut-être, et oui, finalement. Pour ce sujet, particulièrement, rien n’est évident, rien ne s’explique facilement – et l’ambiance de ce récit reflète tout à fait cette réalité.
Pour pouvoir lutter contre cela, le dénoncer et le combattre, il faut d’abord mettre des mots sur ce qui est. Comme beaucoup de luttes féministes qui concernent les femmes et notamment les inégalités entre les femmes et les hommes, cette réalité est particulièrement niée, dénigrée.
« Comment serait-ce possible ? – Pourquoi cette femme se laisserait faire ? – Pourquoi elle ne part pas ? – D’autres encore, on comprendrait, mais elle, elle a du caractère. – Elle doit le vouloir, ou l’aimer, ou… »
Rien de tout cela. Nous ne savions pas pourquoi, mais aujourd’hui, Sandrine met des mots sur cette violence méconnue. Les violences pychologiques.
Parmi les violences faites aux femmes, celles recensées habituellement pour la journée du 25 novembre[1], celles-ci sont souvent oubliées, perçues peut-être comme secondaires, insignifiantes face aux coups physiques, voire décridibilisant les autres facettes des violences sexistes.
Et pourtant, les violences psychologiques peuvent détruire une personne, mener aux violences physiques jusqu’à l’extrême, jusqu’au drame final.
C’est dans cette direction que nous mène Sandrine Bélier. Tout son talent est de nous faire plonger au plus bas des turpitudes humaines, puis de nous en extirper jusqu’à la surface, et même un peu plus haut, quand finalement la vie continue.
On tourne la dernière page en ayant le sentiment d’avoir regardé au fond d’une âme. »
Et encore, extraits de mon avant propos :
(…)
Ces violences sont « inexprimables, tellement elles sont dures« , soulignait le Président François Hollande, le 25 novembre 2012, en annonçant un « plan global » pour les femmes victimes de violences et « un projet de loi avec des dispositions renforcées », des logements d’urgence dédiés, une meilleure formation des professionnels et une « grande campagne d’information » début 2013.
« Inexprimables, tellement elles sont dures » : Mettre des mots sur l’inexprimable, pour répondre à des silences, à des regards de femmes a été ma motivation lorsque j’ai écrit cette nouvelle.
(…)
En 2004, après la publication de cette nouvelle, j’ai reçu plusieurs témoignages de femmes pour me remercier d’avoir mis des mots sur la violence dont elles étaient ou avaient été victimes. Les « Elle(s) » qui ont inspiré cette nouvelle ont quitté « Il(s) ». Et Aujourd’hui, je décide de rééditer ces mots pour toutes les « Elle(s) » encore sous emprises. Mais aussi, à l’adresse de mes collègues responsables politiques et de tous ceux qui oseront se jeter un moment dans l’enfer. Pour que les regards changent, pour que des mesures soient prises, pour que collectivement et que chacun d’entre nous refusent de considérer ces faits comme des banalités et se retrouvent, de près ou de loin, responsables de complicité d’un « amouricide ».
[1]journée internationale contre les violences faites aux femmes
Alors et si vous souhaitez recevoir un lot d’exemplaires : faites votre demande avec votre adresse à sandrine.belier@europarl.europa.eu
Amitiés,
Sandrine Bélier