130 actions pour sauver notre climat

La Voix du Midi, 5 avril 2012.
Toulouse métropole vient d’adopter son Plan Climat Énergie territorial, à l’horizon 2020. Un défi qui touche chacun d’entre nous.

Lors de son dernier conseil,
le 29 mars, la Communauté
urbaine Toulouse Métropole a voté
et adopté le Plan Climat Énergie
(PCE) territorial, un plan de
130 actions qui doivent s’étaler
jusqu’en 2020. Objectif : réduire
notre impact sur l’environnement. Décryptage.

Le constat

Avec ses 700 000 habitants
répartis sur 37 communes (et
près de 10 000 de plus chaque
année), de forts étalements
urbains et une attractivité économique,
le territoire du Grand
Toulouse dispose d’un bilan carbone
plus que passable. D’après
une étude réalisée sur 2006-
2007, ce sont 3.44 millions de
tonnes équivalent C02 de gaz
à effet de serre (GES) qui sont
émises chaque année. Cela
représente 12 milliards de kms
parcourus par une voiture, soit
30 000 fois le tour de la planète !
La moitié est directement générée
par les ménages, via l’habitat,
le transport, les déchets
et les eaux usées. Le reste provient
des activités économiques.
La consommation en énergie
est, quant à elle, de 1,4 million de
tonnes équivalent pétrole par an,
dont près de 70 % reposent sur
des énergies fossiles … En parallèle,
la production de chaleur et
d’électricité renouvelables représentent
seulement 1% et 4 % de
la consommation finale.

Les perspectives
du Plan Climat

L’idée est de reprendre
les enjeux du « Paquet Climat Énergie »
européen et sa fameuse formule
du « 3 x 20 ». Entre 2005
et 2020, sur son territoire, le
Grand Toulouse compte ainsi
réduire de 20 % les émissions de
gaz à effet de serre, améliorer de
20 % l’efficacité énergétique, et
augmenter de 20 % la part des
énergies renouvelables dans la
consommation d’énergie finale
(et doubler la production d’énergies
renouvelables). Par ailleurs,
il s’agira d’adapter le territoire,
en réduisant les vulnérabilités
des populations, des ressources
et des activités économiques
au changement climatique (ex :
impacts sur la santé, augmentation
de la sécheresse, explosion
des coûts de transports, etc.).
« Ce Plan Climat est ambitieux, il
est un défi qui doit mobiliser tous
les acteurs de la vie locale », soulignait
Pierre Cohen, président
de la Communauté urbaine et
maire de Toulouse, lors de sa présentation
lundi dernier.

Une métropole « sobre »

Les émissions les plus faciles à
éliminer sont celles qu’on ne
produit pas. Une évidence qui
est pourtant souvent oubliée.
Aujourd’hui, les consommations
d’énergies représentent 92 %
des émissions de gaz à effet de
serre. La sobriété sera donc l’un
des maîtres-mots de ce Plan Climat.
Pour y parvenir, une Autorité
Organisatrice de l’Énergie va
être créée en 2012 afin de coordonner
une stratégie, auprès des
collectivités, de réduction des
consommations d’énergies, d’optimisation
de la production et de
la distribution de ces énergies,
de développement des énergies
renouvelables et de conception
d’opérations,moins gourmandes
et basées sur des matériaux respectueux
de l’environnement.

Plus de solidarité

Avec 13 % des ménages de la
région en situation de précarité
énergétique (soit 164 000),
et près de 200 000 de plus aux
portes de cette précarité, le volet
social du Plan Climat est essentiel.
Parmi les objectifs du Grand
Toulouse, on compte notamment
la création de 2100 logements
sociaux durables par an – avec une livraison en 2013 du
1er logement social à énergie positive
au Mirail- mais aussi la réhabilitation
de 2000 logements
sociaux par an, l’accompagnement
de 500 familles pour réaliser
des économies d’énergies,
la mise en place d’un itinéraire
pédibus par groupe scolaire ou
encore la poursuite du développement
des jardins partagés.

Favoriser l’attractivité
économique

Partant du principe que chacun
doit agir à sa hauteur pour
la réduction des émissions de
gaz à effet de serre, la 3ème notion
importante de ce Plan Climat
est d’inciter la création de filières
non (ou peu) productrices
de GES,via notamment les
réseaux de l’économie sociale
et solidaire. La mise en place de
plans de déplacements d’entreprise,
inter-entreprises et de marchandises
est aussi encouragée.
Des formations professionnelles
sur les nouveaux matériaux
devraient également voir le jour
dans le bâtiment, et une charte
de l’agriculture périurbaine, soutenant
une agriculture de proximité,
sera finalisée en 2012.

DELPHINE RUSSEIL

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