Lettre ouverte EE-LV Grande Région : »Pesticides : Danger sanitaire, drame humain et économique »
Le reportage édifiant, diffusé mardi 2 février sur France 2, consacré aux pesticides et à leurs dangers, a démontré une nouvelle fois la gravité de la situation sanitaire et environnementale.
Notre nouvelle grande région se hisse, malheureusement, dans les premières places des territoires les
plus impactés. Un désastre silencieux, dont nos enfants sont les premières victimes, se déroule sous nos yeux. Dans le département de la Gironde, le taux de leucémie infantile est 20 % supérieur à la moyenne nationale. La crise
est aiguë et l’inaction serait criminelle.
La force de l’enquête du magazine « Cash Investigation » est, d’une part, de révéler à des millions de citoyens une réalité dénoncée de longue date par des lanceurs d’alerte, et d’autre part, de permettre l’accès à des données
chiffrées jusque-là protégées, injustement par le secret industriel. La violence et l’ampleur de la catastrophe pourraient naturellement susciter un sentiment de résignation, mais les circonstances sont en réalité favorables au changement
et aux alternatives. En effet, un nombre croissant d’agriculteurs souhaite abandonner l’usage des pesticides, afin de protéger leur santé et s’offrir de nouvelles perspectives économiques. Par ailleurs, cette aspiration se conjugue
avec une très forte attente citoyenne qui se traduit par une augmentation annuelle de 10 % du marché du bio.
Par conséquent, aucun obstacle insurmontable ne se dresse aujourd’hui devant l’indispensable évolution des pratiques. L’enjeu réside principalement dans l’accompagnement du monde agricole vers une agriculture durable et respectueuse de la santé humaine. Les pouvoirs publics doivent donc, dès maintenant concentrer leurs efforts vers la mise en place d’outils de transition à destination des agriculteurs désireux de sortir d’une impasse
écologique, sociale et économique.
En toute conscience, les écologistes proposent la mise en place rapide d’une conférence des exécutifs des territoires de la nouvelle grande région. Cette cellule, constituée dans un premier temps, par l’État, l’Agence régionale de santé, le conseil régional, les conseils départementaux, Bordeaux métropole, les communautés d’agglomérations et
les principales communautés de communes, aura pour mission de mutualiser les moyens publics.
Une mobilisation de toutes les collectivités est absolument essentielle, pour mettre en œuvre des mesures
d’urgence et proposer un plan de sortie des pesticides à la hauteur des enjeux présents et futurs.
Au regard des circonstances et de l’inquiétude de la population, cette proposition doit être examinée par toutes les parties prenantes, sans considérations partisanes ou politiques. La responsabilité publique, et les élus en premier
lieu, doivent impérativement réagir à des informations, désormais publiques, sous peine d’être soupçonnés de résignation, face à l’ampleur du sujet.