Ligne grande vitesse : l’alternative low cost au Paris-Lyon-Clermont

Transports. Les élus écologistes des régions traversées par la ligne POCL ont travaillé avec des experts sur une contre-proposition sensiblement moins coûteuse. L’idée est d’améliorer et compléter le réseau actuel pour desservir le « Cœur de France » avec des trains roulant à 220 km/h.

lignes

Destinée à répondre à la saturation dans le futur de la ligne TGV Lyon-Paris historique et à desservir le centre de la France par une ligne à grande vitesse, la LGV Paris-Orléans-Clermont-Lyon ne fait pas partie des priorités de la commission Mobilité 21 qui ne prévoit pas sa réalisation avant l’horizon 2030.

Une décision qui n’attriste pas les mouvements écologistes qui prônent depuis longtemps un coup de frein sur les lignes à grande vitesse au profit des trains du quotidien.

Dans le cas présent, les élus écologistes des six régions concernées par le projet, avec l’assistance du cabinet d’études Rail Concept, ont travaillé sur une alternative concrète à la LGV envisagée qui fait apparaître une nouvelle race de trains rapides qui irriguent les territoires plus finement mais moins vite qu’un TGV.

Président de la commission Transports de la région Rhône-Alpes, Jean-Charles Kohlhaas (EELV) a participé à l’élaboration de ce projet qui s’appuie sur le réseau ferroviaire existant : « les lignes qui desservent le cœur de la France sont presque toutes électrifiées et les courbures de voies permettent de circuler sur au moins 80 % des parcours à 220 km/h au lieu de 160 km/h maximum aujourd’hui. Notre projet exige des suppressions de passages à niveau, la construction de quelques nouvelles sections comme Lozanne/Lyon ainsi qu’au Sud de la région parisienne et quelques autres aménagements ».

Les promoteurs de cette alternative mettent en avant « des temps de parcours plus longs qu’avec la LGV mais performants, plus de villes desservies, plus de trains dans la journée et un coût d’investissements qui ne serait que le tiers de celui cumulé des projets de lignes Paris-Orléans-Clermont-Lyon et Poitiers-Limoges et de leurs aménagements annexes ».

Pour les élus écologistes, cette alternative répondrait aussi à la saturation à un horizon difficilement visible de l’actuelle ligne Lyon/Paris : « les trains se dirigeant vers l’Ouest de la France et l’Aquitaine ne seraient plus obligés de l’emprunter car ils pourront utiliser le réseau du « Cœur de France » modernisé. » L’idée est lancée.

François Samard

Des trains à haut niveau de service

train 220
Le Régiolis d’Alstom, par exemple, pourrait servir de base à un train THNS/Alstom. Photo F. Clément

Les bus à haut niveau de service ont fait leur apparition dans certaines agglomérations s’intercalant entre bus classique et tramway. Dans la même logique, le projet des élus écologistes fait appel à une nouvelle génération de trains qu’ils baptisent « le THNS, train à haut niveau de service ». Alors que le parc des trains Corail est très vieillissant, aucun train moderne n’existe aujourd’hui entre les TER et les TGV.

C’est à partir de ce constat qu’apparaît le THNS susceptible de rouler sur des lignes classiques bénéficiant de certains aménagements à 220 km/h.

Jean-Charles Kohlhaas estime que cette nouvelle génération de trains pourrait être déclinée à partir de matériel récent.

Leur vitesse n’atteindrait certes pas les 320 ou 350 km/h des derniers TGV mais ils pourraient être plus performants pour multiplier les arrêts en gare : meilleure décélération et accélération, portes plus larges facilitant la montée et la descente des voyageurs. Le cahier des charges dressé par les élus écologistes pour ce THNS insiste aussi sur le confort des rames qui devrait être comparable à celui des TGV avec des places assises spacieuses, une voiture-bar, de la restauration à bord, des prises de courant et des accès internet.

Alors qu’il est envisagé de remplacer les trains Corail par de vieux TGV relookés, EELV souligne que les commandes de ce nouveau matériel auraient une importante incidence sur la filière industrielle.

Un coût aussi supérieur mais les écologistes mettent en avant que les prix de péage de ces trains sur un réseau classique modernisé seraient sensiblement inférieurs à ceux des lignes à grande vitesse. Le prix des billets aussi a priori.

Un commentaire pour “Ligne grande vitesse : l’alternative low cost au Paris-Lyon-Clermont”

  1. Petite approximation tout de meme : sur cette carte on voit bien le centrage fait sur Montlucon, créant la frontiere entre le Limousin et l’Auvergne, mais : toutes les lignes partant du point central de votre carte (ie. Montlucon) sont :
    – non electrifiées
    – monovoies sur de long troncons

    ==> Bref, il y aurait quand meme quelques 300 km de voies à réamenager pour mettre en oeuvre votre solution, qui a tout de meme le mérite d’etre possible ailleurs.

Remonter