Du lobbying de choc tous azimuts | Courrier international

Fin 1996, l’organisme représentant l’industrie des biotechnologies européennes confiait à l’agence internationale de relations publiques Burson Marsteller (BM) le soin de définir sa stratégie de communication. Le problème d’Europa-bio était simple : à en croire les études, la plupart des Européens ne faisaient confiance ni aux aliments génétiquement modifiés, ni aux instances nationales de réglementation. Pour ce groupement d’industriels pressé de se faire une place sur le deuxième plus gros marché du monde, les conséquences risquaient d’être catastrophiques.
Burson Marsteller est une agence réputée dans la gestion de crises majeures. Elle a travaillé pour les gouvernements argentin, nigérian et sud-coréen. Elle a conçu des campagnes visant à atténuer les effets négatifs pour l’industrie de scandales comme ceux de la “vache folle”, de la marée noire de l’Exxon-Valdes en Alaska ou encore de la catastrophe de Bhopal en Inde. Selon des informations obtenues par le Guardian et Greenpeace, BM recommandait dans son plan d’action à l’industrie biotechnologique d’inonder les médias européens d’articles et d’émissions de télévision. BM conseillait de façon urgente à son client d’éviter d’aborder les questions d’environnement et de santé, considérées comme de véritables “casse-pipes” :

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