Commentaire sur ce très bon article qui devrait amener à réfléchir bon nombre d’élus de notre région :

J’ai lu avec un vif intérêt votre article sur la pomme originelle. Vous insistez à juste titre sur l’importance de la diversité pour permettre  aux pommiers de croître et de donner du fruit sans avoir besoin de traitements chimiques. Les vergers chimiques qui ont pris de l’ampleur en Limousin ne survivent qu’à coups de subventions. Sans ces subventions, les pomiculteurs seraient bien en peine de garder en vie leurs arbres chétifs, tous semblables, dépourvus de racines, développant sans cesse de nouvelles maladies, donnant toute l’année la même pomme golden calibrée et totalement inadaptée à nos contrées.

Ces pomiculteurs ont touché en 2011, 600 000 euros d’aides directes de la part du conseil régional et 350 000 euros d’aides indirectes. 200 000 euros sont d’ores et déjà débloqués pour 2012 afin de lutter contre la nouvelle maladie en date : le russeting qui granule la peau des pommes. Nous nageons dans l’absurde : le Limousin possède des dizaines de variétés de pommes parfaitement adaptées à nos terroirs. Notre trentaine de pomiculteurs bio le sait bien qui fait pousser des espèces locales, sans le moindre apport chimique, pour des récoltes très convenables et que l’on s’arrache sur les marchés. Pendant ce temps, les golden partent à l’exportation pour 80% : en particulier en direction des pays de l’est que l’on nourrit mal avec des fruits ayant subi entre 30 et 40 traitements chimiques avant récolte, tout en déstabilisant les agricultures locales. Quant aux surplus, et Dieu sait qu’il y en a, le conseil régional les rachète et les distribue … dans nos écoles ! Nos enfants mangent donc ces fruits plus que
douteux, pour des motifs économiques absurdes. A quand le retour de la diversité chez nous : nous allons planter un arbre originel à Vincennes,
dit votre article. C’est bien mais c’est anecdotique. Ce qui serait beau, ce serait de rendre au Limousin la diversité de ses pommes, et à nos agriculteurs, leur honneur.
Marie Labat, secrétaire régionale adjointe d’EELV-Limousin.