Communiqué Europe écologie Limousin pour le soutien aux producteurs de lait et à un autre modèle agricole

Pour une remise en cause d’un système devenu fou

Poussé par l’agro-business, pris dans un engrenage infernal qui leur fait oublier leur santé, celle de leur famille et de leurs voisins, 3 pomiculteurs corréziens se sont retrouvés le 26 octobre devant les tribunaux pour avoir enfreint la réglementation en matière de pesticides qui interdit la pulvérisation par vents supérieurs à 20km/h. Pour la première fois, des particuliers ont osé porter plainte.

A Limoges, les représentants des agriculteurs et des forestiers ont refusé de signer le nouveau schéma d’aménagement et de gestion des eaux qui aurait permis une limitation stricte de l’utilisation des pesticides, herbicides et autres produits chimiques afin de retrouver une qualité des eaux correcte et de préserver un peu de ce qu’il reste de biodiversité et des zones humides.

La FNSEA et ses syndicats spécialisés confisquent la représentation des agriculteurs à l’interprofession laitière entraînant l’occupation de la Maison du Lait pendant 37 jours par la confédération paysanne.

Cette interprofession, engagée jusqu’au cou dans la fuite en avant vers plus de volumes à prix plus bas pour des produits laitiers « compétitifs » sur les marchés internationaux. Mais à quel « prix » ! Des animaux sur sélectionnés jusqu’à la monstruosité, fragiles et transformés en machines à produire, une alimentation animale maïs/soja qui porte atteinte à notre environnement par la culture systématique du maïs-ensilage, qui détruit celui des pays producteurs de soja d’Amérique du Sud tout en aggravant notre dépendance alimentaire, des exploitations ayant tellement investi qu’elles se mettent sous la coupe des banques et qu’elles ne peuvent plus se transmettre lors des successions, des conditions de vie et de travail inacceptables, etc..

La coupe est pleine, et la preuve est faite que ce modèle agricole est incapable de respecter et de faire respecter la réglementation afin d’aboutir à la protection des populations, de l’environnement et d’assurer un revenu convenable aux agriculteurs.

Il convient, aujourd’hui, de choisir un autre modèle de production à rebours de la monoproduction industrielle : produits frais en circuits courts, transformation fermière, produits typés, d’origine locale identifiée (pommes d’origine locale, bien moins fragile que la golden, fromages de terroir etc…), valorisation des races traditionnelles, production biologique.

C’est bien cette agriculture-là que nous voulons demain, celle dont ont besoin les paysans comme notre société, une agriculture respectueuse de l’homme et de l’environnement, qui assure de bonnes condition de vie à ses travailleurs, qui crée de l’emploi et de l’activité au lieu d’en détruire, qui participe pleinement à la vie de nos campagnes, qui assure une alimentation équilibrée et de qualité.

Pour cela, Europe Ecologie manifeste encore et toujours son soutien à la lutte des paysans en colère et demande d’établir le pluralisme de la représentation syndicale et la démocratie dans toutes les instances agricoles, actuellement confisquées par la FNSEA.

Benoit BRULIN
Porte parole Europe écologie Limousin

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