Retraites : une autre réforme est possible
En dépit des soupçons qui pèsent sur lui, c’est bien Eric Woerth qui mènera la réforme des retraites. Ce choix est emblématique. Il symbolise l’entêtement du gouvernement à rassurer avant tout les marchés financiers et à continuer à creuser les inégalités qui sont pourtant au coeur de la crise actuelle.
Cette réforme réduit l’ensemble du débat à la question de l’âge de départ avec pour slogan une fausse évidence : «puisqu’on vit plus longtemps il est normal de travailler plus longtemps». En réalité, cette vision néglige les vrais problèmes et ne conduira qu’à la destruction du système par répartition.
Elle néglige la mise en oeuvre d’une politique globale de lutte contre le chômage et d’une meilleur répartition des richesses qui permettraient d’équilibrer les comptes des caisses de retraites de façon durable.
Elle laisse sous le boisseau la situation des jeunes, travailleurs précaires aujourd’hui et retraités pauvres de demain. Véritable génération sacrifiée dont taux de chômage et la précarité explosent.
Elle va transformer de jeunes retraités en vieux chômeurs. Les seniors sont structurellement sous employés. Reculer l’âge de la retraite aura pour effet de prolonger la précarité dans laquelle sont plongés nombre d’aînés.
Elle va pénaliser au premier chef les ouvriers, qui travailleront plus longtemps et toucheront moins, les femmes ou les allocataires du RSA pénalisés par des carrières incomplètes.
Une réforme, enfin, dont les effets seront catastrophiques pour la Réunion. Qui peut justifier le maintien en activité des sexagénaires quand près d’un jeune sur deux, diplomé ou non, est au chomage?
De façon générale seul le travail continue d’être mis à contribution tandis que les profits seront taxés de façon symbolique.
Il existe pourtant d’autres solutions pour financer les retraites en répartissant mieux les richesses.
Les écologistes proposent notamment de doubler la CSG sur les revenus du patrimoine, d’imposer une contribution sociale retraites sur les dividendes, et de supprimer les exonérations inutiles de charges sociales, à commencer par les exonérations sur les heures supplémentaires. Il est aussi possible d’augmenter modérément les taux de cotisations et de favoriser le passage progressif à la retraite à temps partiel, avec tutorat d’un jeune embauché.
Comme partout en France, Europe Ecologie-Les Verts-Réunion participeront, aux manifestations du 7 septembre pour refuser les propositions injustes du gouvernement et dire qu’une autre réforme est possible.
Pour Europe-Ecologie/Les Verts-Réunion
Jean Erpeldinger