« Non à l’incinérateur »

http://www.clicanoo.re/449618-non-a-l-incinerateur.html      Article paru sur Clicanoo le 20/11/14

Le collectif Zéro déchet part en guerre contre l’incinérateur

« Non à l’incinérateur ». Le collectif Zéro déchet, créé en juillet dernier, a officialisé, hier, son existence et dévoilé son combat : tout faire pour que le projet d’Unité de valorisation énergétique prévue à Saint-Pierre à l’horizon 2020 ne se fasse pas. Cet outil doit permettre de traiter les déchets ménagers du Sud et de l’Ouest en incinérant 80% d’entre eux et remplacer ainsi le centre d’enfouissement de la Rivière Saint-Etienne.

Ironie de l’histoire, le collectif Zéro déchets a profité d’organiser « Un village des déchets », devant la mairie de Saint-Louis, avec son soutien et celui de la Civis, pour sensibiliser tous les visiteurs à sa cause. La commune et la Civis sont pourtant très impliquées dans le futur outil multifilières… Quoi qu’il en soit, le collectif rode déjà ses arguments. « On sait tous que les incinérateurs sont dangereux pour la santé », affirme Mehmet Pekkip, membre du collectif. En fait, rares sont les études existantes sur le sujet. « La meilleure étude a été réalisée en France, en 2007, à partir d’un incinérateur de 1ère génération. Il a été constaté un nombre plus élevé de cancers des ganglions et des tumeurs musculaires graves sur les personnes habitant à proximité. En revanche, si les taux de dioxine dans le sang étaient également plus élevés, on ne se sait pas si c’est une conséquence directe des rejets de l’incinérateur dans l’air ou de la contamination des terres et donc des aliments produits à proximité », résume Bruno Bourgeon, néphrologue et membre du collectif.

« On nous dit que les filtres sont plus efficaces aujourd’hui. Mais c’est comme les cigarettes avec filtre. Ça ne change rien à leur dangerosité, enchaîne Ginette Hoarau, du collectif. Dans le cas des incinérateurs nouvelle génération, des molécules de dioxine s’échappent malgré tout. Et même en très petite quantité, elles peuvent provoquer des cancers ».

Le collectif fait circuler depuis quelques mois deux pétitions. L’une qui s’oppose à la future unité de traitement des déchets, l’autre pour diminuer le volume d’emballage. Un millier de personnes les aurait déjà signées.

Les pistes alternatives proposées par le collectif sont multiples. Celui-ci s’appuie sur des initiatives prises dans plusieurs villes du monde (San Francisco, Seattle, Halifax…) qui ambitionnent de ne plus produire de déchets. « Elles obligent les gens à trier les déchets. C’est l’une des premières mesures à prendre », soutient Marie Grenier, également membre de « Zéro déchet ».

D’autres pistes comme la réduction des emballages, le développement des déchetteries… sont mises en avant. « Nous ne devons pas être les seuls à proposer des solutions. Le Département n’a jamais étudié la piste zéro déchet alors qu’on sait qu’il y a des résultats », regrette Mélissa Cousin, élue EE-LV à Saint-Paul et au TCO et membre du collectif.

Jean-Philippe Luttonjplutton@jir.fr

Remonter