Les journées d’été d’EELV en 2012
par notre envoyé spécial Charles Moyac (à côté de notre autre envoyé spécial Michel Clémente sur la photo extraite du JT de France 2 du 23 août 2012):
Poitiers, ici Poitiers, trois jours d’arrêt pour la belle bleue.
Journée du 23 Août 2012.
Les journées d’été de l’écologie politique ont débuté à dans le Poitou. Un temps pour faire les points sur les thèmes qui nous sont chers et l’occasion d’un premier contact de grande envergure pour le nouveau secrétaire national Pascal DURAND. Le programme de ces journées est très dense et un chois doit être fait dans les communications que nous suivons.
Après un accueil plaisant du président de l’université, l’adjoint au Maire de Poitiers puis Ségolène Royal ont eu « la croissante verte » à la bouche pour réponse la réprobation de l’assistance du grand amphithéâtre, plein de plusieurs centaines de personnes.
La plénière de lancement :
Le nouveau secrétaire national, Pascal DURAND, nous accueille avec les responsables du groupe régional EELV Poitou et présente les grands enjeux de l’édition 2012 des journées d’été : Rio+20, ressources, Europe, territoires, énergies…
Pour information les plénières peuvent être suivi sur le Net, site des JDE 2012.
Concernant Rio+20, S. Bellier, M. Prieur et R. Dantec.
Les résultats plus que mitigés sont rappelés mais aussi 4 évocations qui peuvent permettre de ne pas garder une idée complètement négative de ce sommet de la Terre :
>> La réaffirmation de Rio 1992 et un calendrier de rencontre (2015)
>> Un texte sur les droits de l’homme et de son environnement (Eau, territoire)
>> La participation de la société civile dans ces sommets,
>> Un volet consacré aux océans et les mers (Aires marines protégées).
J’assiste ensuite à un atelier le matin :
1/Comment travailler mieux ?
Dans cet atelier où il est question de souffrance au travail et de pénibilité, les intervenants affirme la position de EELV à vouloir changer le modèle de management en cours à l’heure actuelle. Face à un temps industriel de plus en plus tendu où le repos et le ménagement du corps n’est pas suffisamment pris en compte, EELV propose :
>> De ralentir le temps industriel
>> La désintensification de la production,
>> De retrouver des temps de respiration dans le temps de travail (pénibilité, amplitude)
>> De donner un réel pouvoir aux instances comme les CHSCT (comité hygiène sécurité et conditions de travail).
J’assiste aussi à trois ateliers l’après-midi :
1/ Ville et territoire : pratiques urbaines nouvelles (Forum).
D. Voynet nous parle de l’expérience de Montreuil dont elle maire.
De son expérience, elle retient que le temps de la ville est extrêmement long et les changements se font très progressivement. Elle dit aussi que bien plus que le discours théorique et technique, il faut « faire société » c’est à dire mettre en œuvre du concret en tenant compte de l’existant, de la mixité urbaine. Il faut pouvoir mener une transformation de la ville en évitant la théorisation à outrance qui nous déconnecte de la population.
Les actions qu’elle entreprend dans sa ville :
>> Le troc vert
>> Les jardins collectifs,
>> Les poulaillers et les ruches aux pieds des immeubles,
>> La transformation de bureaux en logements,
>> L’application d’une loi pour lutter contre les stationnements sur les trottoirs,
>> La lutte contre les spéculations financières et la réflexion sur la propriété des sols qui sont des freins à la construction de logements (sociaux ou collectifs,entre autres).
2/ Crise sociale dans les Outre-mers (participation de Y Duchemann).
L’atelier est coordonné par JJ Bicep, député européen d’origine antillaise.
Cet atelier où étaient annoncé des représentants des luttes sociales Outre-mer et des élus EELVR face à la crise, devait être un temps fort de cette journée.
La réalité a été la suivante :
>> ¾ d’heure de retard sur l’horaire,
>> Une cohérence relative des communications des intervenants,
>> Une intervention de JH Ratenon creuse comme un mégaphone,
>> Yvette Duchemann a fait un historique de la langue créole bafouée, ancré dans les douleurs subies lors de l’esclavage à Bourbon,
>> Une liste litanique des écarts énormes entre les prix hexagonaux et ceux des DOM TOM
>> E Domota annoncé ne fut pas présent,
Bref, une occasion et un rendez-vous manqués de présenter aux métropolitains les difficultés de nos territoires (fait en partie), d’exposer une vision dynamique et la force de proposition des habitants dédits territoires.
3/ Crise de l’euro, crise de l’europe.
Pour finir un débat sur le décryptage de la crise selon le point de vue de divers intervenants européens s’est révélé très riche. Un des constats est que les textes préparés par les parlementaires européens, largement amendés par les écologistes, n’ont pas du tout été défendu par les technocrates.
Comme il est déjà 1h 30 du matin, je vous en fais un résumé de résumé des pistes possibles :
>>Il faut mettre en œuvre les possibilités pour le politique de reprendre la main sur le financier et les marchés,
>> Socialiser les banques,
>> Taxer les transactions financières,
>> Séparer banque d’investissements-transactions et banque d’épargne,
>> Lutter contre les paradis fiscaux,
>> Batir une Europe politique et démocratique, avec un Parlement doté de réels pouvoirs,
>> Choisir une Europe parlementaire plutôt qu’exécutoire,
>> Faire baisser les taux d’intérêt pour les pays en difficulté qui empruntent pour combler leur dette…
À l’eau ! À l’eau ! Poitiers ?
JDE J2 le 23 AOUT
Deuxième journée de canicule à Poitiers, le moment idéal pour se jeter à l’eau.
J’ai choisi de nager dans le sillage de D. Voynet qui a tenté de faire passer une loi sur l’eau en 2002, sans succès.
Le constat est que la loi actuelle de 2006 est en faveur des lobbies…
Premier atelier :
Pour une gestion de l’eau efficace et démocratique.
S. Morin nous explique les combats menés dans le Poitou ou le contexte est marqué par une pollution des nappes par les pesticides agricoles et la fermeture de nombreux captages à la consommation.
Les avancées obtenues par les élus verts de la région :
>> Commissions locales de l’eau,
>> Partenariat avec les associations régionales de protection de l’environnement,
>> Partenariat avec la SAFER pour le rachat du foncier en vue du maraîchage,
Il pose aussi la question de savoir s’il faut confier la compétence « eau » aux régions par une loi… (controverse)
G. Euzenat a rappelé que la loi de 2006 protège davantage les usages de l’eau plus que la ressource. De ce fait, il est impossible de tenir le calendrier européen (2015)de mise aux normes (qualité…). il précise aussi qu’une nouvelle loi doit être portée par les écologistes afin d’augmenter la participation des consommateurs dans les C.L.E. qui est aux mains des agriculteurs et des industriels ; La situation actuelle est selon lui a-démocratique et favorise la marchandisation de l’eau.
Atelier 2 :
Énergie et eau : à quel tarif ?
>> Il est beaucoup question ici de la tarification progressive,
>> De la part fixe sur les factures,
>> De la façon de calculer la part gratuite dans un système de gestion de l’eau (solidaire ou en régie),
>> De l’institution d’un impôt, qui couvrirait la part fixe des factures…
Séance 3 :Plénière du soir en présence des ministres et présentation des parlementaires européens, des députés et des sénateurs.
Des écologistes au gouvernement pour quoi faire ?
Une séance de plus de 2 heures nous a donné l’occasion d’apprécier la détermination de nos ministres leur travail en collaboration. Animée par le journaliste du MONDE H. Kempf la séance a été sans concession et la langue de bois quasi inexistante.
Une plénière de toute beauté que je vous conterai plus longuement…
Il a été question :
>> De la négociation sur l’encadrement des loyers qui a été laborieuse pour C. Duflot,
>> Obtention de la séparation des banques de dépôts et des banques d’affaires ou du doublement de la taxation des transactions boursières, sous la pression de P. Canfin.
>> De la délicate participation au gouvernement; La question est: combien de temps encore les écologistes devraient-ils nier le réel et rester en dehors des affaires sous prétexte de ne pas avoir le ministère de l’écologie ? L’écologie politique ne s’occupe-t-elle pas d’autres urgences de notre société : les Roms, l’aménagement du territoire…
La présence d’I. Autissier (WWF) a été une satisfaction au travers de sa question singulière :
« La biodiversité ok, mais quelle réponse face aux requins à la Réunion ou le loup dans les Pyrénées ?
Quant à L. Laigo (CFDT), elle a considéré la chance pour 2 ministres écologistes d’être au gouvernement notamment en raison du travail réalisé par EELV auprès des partenaires syndicaux ou des associations de protection de l’environnement. Il faut, selon elle saisir cette opportunité de peser sur les décisions et arrêter de se poser des questions : « il faut y aller maintenant ! »