Le nucléaire intéresse la Réunion.

Les débats qui se réinstallent en France et dans le monde sur l’avenir de la filière nucléaire pourraient sembler lointains aux Réunionnais.

Pourtant, l’avenir du nucléaire français a un impact direct sur la Réunion. En effet, les choix énergétiques du gouvernement, depuis 40 ans, font la part belle au nucléaire et ont pour conséquence un sous développement des investissements dans d’autres type d’énergie.

Quelques chiffres: Imaginez ce que l’on pourrait faire si on investissait 16 milliards d’euros dans la maîtrise de l’énergie et les énergies inépuisables. C’est la somme investie dans ITER par la France à Cadarache. EDF réévalue également le coût de construction de son prochain réacteur EPR, à Flamanville.  Ce sont 5 milliards d’euros qui y sont injectés pour construire une nouvelle centrale atomique. Entre 1946 et 1992, 48 milliards d’euros ont été injectés dans le Commissariat à l’Energie Atomique. Il a consommé à lui seul plus de 90% des budgets de la recherche française sur l’énergie.

A l’heure ou le gouvernement met à mal la filière photovoltaïque, où le nucléaire montre ses limites, ou à la Réunion on construit au Port une centrale au fuel, la question est brûlante d’actualité: qu’attend notre gouvernement pour investir massivement dans les solutions d’avenir respectueuses de l’environnement, décentralisées. Si la France a réussi à être la championne du monde d’une énergie comme le nucléaire, si nos ingénieurs et nos multinationales sont si brillantes, qu’elles nous le démontrent à nouveau en réussissant le pari du remplacement progressif du nucléaire par des solutions sûres et pérennes. A ce moment nous pourrons tous être fiers d’avoir contribué au développement « durable ».

Nous, Réunionnais, ne pouvons que demander que les budgets de la recherche, que les investissements de l’état, soient recentrés, et nous permettent d’aller vers cette autonomie énergétique qui nous a été promise. Car ni la Région hier, ni la Région aujourd’hui, ni l’état, ne se sont jamais donné les moyens de leurs paroles, et n’ont permis que d’accroître la dépendance énergétique de l’île. (ARER dépendance énergétique de l’île de la Réunion: 84,7% en 2000 – 87,7 % en 2009 / Pénétration des renouvelables sur la production électrique: 47% en 2000 – 32,5% en 2009). A l’heure où le nucléaire montre ses limites, où le prix du pétrole s’envole à nouveau, il est temps de se ressaisir, et d’exiger que les investissements de l’état aillent à l’avenir et non au profit d’Areva et de la filière nucléaire.

Thierry Denys
Jean Erpeldinger, porte parole d’Europe Ecologie – les Verts Réunion
Yvette Duchemann, présidente d’Europe Ecologie – les Verts Réunion

Remonter