CETA : la démocratie doit choisir, pas les marchés

Le CETA, accord de libre-échange UE – Canada est dénoncé de longue date par les écologistes et les ONG de défense de l’environnement, en Europe comme au Canada, en raison de ses conséquences terribles pour l’environnement et le développement local de l’économie.

Depuis septembre, même les experts mandatés par le gouvernement se sont rangés à l’avis des anti-CETA en estimant « hasardeux » le bénéfice économique de l’accord et en mettant en avant son aspect défavorable pour l’environnement.

​Alors que la France vient d’adopter un projet d’interdiction d’exploitation d’hydrocarbures sur son territoire, le CETA favorise l’importation d’hydrocarbures extrêmement polluants comme les sables bitumineux, dont l’exploitation serait encouragée. Une façon de donner une image propre sur son territoire pour mieux détruire l’environnement à distance qui n’a rien de rationnel ou de responsable : le climat ne connaît pas de frontières et les ravages écologiques là-bas auront des répercussions ici.

L’agriculture française souffre déjà des importations internationales et de la pression des grands distributeurs. Alors que l’urgence est à aider les agriculteur-es à acter la transition pour produire mieux localement et vivre décemment de leur travail, le CETA favorise l’importation massive, comme un coup de poignard dans le dos de l’agriculture française. Les produits agricoles canadiens sont plus nocifs pour l’environnement et la santé : farines animales, antibiotiques, OGM, pesticides… les normes canadiennes sont au mieux moins exigeantes qu’en Europe, et au pire inexistantes. Une double trahison française, donc.

Après l’Accord de Paris sur le climat, après les beaux discours lors de la COP23, le gouvernement continue à communiquer vert pour mieux soutenir les stratégies de destruction de l’environnement dans les faits. La protection des investisseurs et les acquis du secteur privé priment trop sur la protection de l’environnement et des consommateurs : une inconcevable inversion des priorités.

Le CETA, imposé par la force, n’a toujours pas été démocratiquement ratifié par les parlements nationaux. EELV demande au gouvernement de se montrer à la hauteur de ce qu’il prône dans ses discours et d’ouvrir une procédure démocratique de consultation de la population française sur la nécessité de cet accord.

Encore une fois, alors que la COP23 mobilise à Bonn, Europe Écologie – Les Verts appelle le Président de la république à renoncer à l’application provisoire du CETA et demande l’abandon du traité. L’environnement mérite mieux que des discours : la 6e extinction massive des espèces, l’augmentation mortelle de l’intensité des ouragans, les réfugié-es climatiques sont une réalité que nous ne pouvons occulter.

Europe Écologie – Les Verts soutient les rassemblements contre le CETA qui ont lieu partout en France ce samedi 18 novembre et appelle le plus grand nombre à y participer.

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