Université : la sélection par les inégalités persiste

Alors que la nouvelle procédure pour accéder à l’enseignement supérieur a été présentée le lundi 30 octobre, les écologistes déplorent une réforme qui se révèle être une simple opération d’agitation.

Si Europe Écologie les Verts salue l’intégration de la sécurité sociale étudiante au régime traditionnel, que nous préconisons d’ailleurs depuis de nombreuses années, nous nous inquiétons du fait que la réforme ne réponde en rien aux inégalités scolaires.

Rien n’est proposé, ni en termes budgétaires, ni en matière de stratégie, pour la formation et l’emploi hors filières universitaires.

Il faut regarder le système de l’enseignement supérieur dans son ensemble et non pas seulement l’université. La question de la sélection – ou des pré-requis – à l’entrée de l’université ou celle de l’échec en licence, constamment utilisé comme prétexte, ne peuvent se comprendre sans prendre en compte la juxtaposition de ces licences avec des filières sélectives : classes préparatoires aux grandes écoles, BTS, IUT, etc. Ce système dual permet la concentration des moyens sur les meilleurs élèves et laisse les élèves plus en difficulté dans des formations moins dotées et à l’encadrement plus faible.

Les écologistes sont surpris de la suppression des annonces sur l’orientation et le système de vœux. Il nous semble plus pertinent de faire confiance aux élèves et étudiant-e-s que de renforcer le rôle des professeurs de lycée.

Le gouvernement répond à la grogne contre le système APB et se refuse à assumer formellement la sélection à l’entrée de l’université. Malheureusement, la sélection existe déjà, elle est sociale. Les enfants issu-e-s des catégories les moins favorisées accèdent beaucoup plus difficilement à des études supérieures en raison de facteurs tant économiques, notamment via l’accès au logement non traité par l’actuelle réforme, que culturels.

Enfin, le coup de pouce budgétaire annoncé, en trompe-l’oeil en grande partie du fait des baisses imposées cette année à l’enseignement supérieur, ne permettra pas d’absorber la hausse des inscriptions dans l’enseignement supérieur, et ne résout en rien le sous-financement chronique de l’université en France.

Julien Bayou et Sandra Regol, porte-parole nationaux

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