Condamné, l’État doit prendre ses responsabilités pour accueillir les personnes réfugiés
Il aura fallu plusieurs semaines de mobilisation des ONG et un arrêt du Conseil d’État pour qu’enfin le gouvernement accepte d’accomplir le strict minimum pour accueillir les personnes réfugiées.
À rebours des grands discours du président Macron sur le devoir d’humanité qui incombe à la France, la réalité du traitement inhumain des personnes réfugiées et des personnes qui cherchent à les secourir est déplorable et indigne de la France et de son histoire.
Des privations d’eau et de couvertures à Calais à l’acharnement contre les citoyens solidaires (Cédric Herrou, Pierre-Alain Mannoni…) dans la vallée de la Roya, les exemples ne manquent pas.
Contrairement à tous les discours du ministre de l’Intérieur, aucune infrastructure ne provoque d’enkystement ou d’appel d’air. On ne fuit pas son pays pour un robinet d’eau potable et une douche !
C’est la prétendue fermeté et le refus de l’accueil qui provoquent les problèmes de salubrité et de tranquillité qu’on peut constater à Calais, et dont les réfugié-e-s sont les premières victimes.
Ni l’accord France – Italie – Libye, ni les violences perpétrées par les forces de l’ordre, ne permettent à la France de respecter les engagements internationaux ou ne constituent de solution tangible aux problèmes que posent l’arrivée de personnes réfugiées sur notre territoire.
C’est avec un grand soulagement que les écologistes accueillent la décision du Conseil d’État qui donne ainsi raison à la société civile qui se mobilise depuis des semaines. Cette décision démontre qu’aucun pouvoir, ne saurait se soustraire à la loi.
Après ce revers pour l’État et la ville de Calais qui contraint Gérard Collomb à des mesures minimales, les écologistes attendent des actes aussi dans la vallée de la Roya où les citoyen-nes qui ont le courage de pallier les manquements de l’État, à l’instar de Cédric Herrou, sont déférés devant les tribunaux pour avoir fait preuve de solidarité.
Les centres annoncés par le Ministre – un CAO déjà existant et un autre déjà prévu – ne seront pas non plus suffisants. Il faut permettre un hébergement d’urgence aux normes internationales, comme l’a fait Damien Carême à Grande-Synthe, pour pouvoir ensuite rediriger les demandeur-e-s d’asile vers des CAO répartis sur tout le territoire national.
Les écologistes appellent également à ce que la Maire de Calais, dans ses fonctions d’agent de l’État, se conforme aux décisions de justice et fasse installer des points d’eau dans les plus brefs délais, et à ce qu’elle soit poursuivie si cela n’était pas fait.