Calais : l’État doit assumer ses responsabilités

Le gouvernement a entamé ce lundi 24 octobre à Calais le démantèlement de l’immense camp de fortune dans lequel plus de 6000 personnes exilées ont trouvé refuge. Elles y vivent dans des conditions humaines et sanitaires déplorables.

Cela fait de nombreux mois que les écologistes attirent l’attention des pouvoirs publics sur la nécessité de l’organisation d’un accueil digne des réfugié-e-s alors que leurs demandes d’asile ont toutes les chances d’aboutir.

Nous attirons l’attention du gouvernement sur les mineur-e-s isolé-e-s, qui doivent faire l’objet d’une prise en charge spécifique. Les États français et britannique doivent appliquer les accords d’Amiens de mai 2016 et permettre le regroupement des mineurs avec leur famille le cas échéant.

Nous saluons la volonté d’ouvrir de nombreux centres d’accueil et d’orientation (CAO) sur le territoire métropolitain. Il faut maintenant permettre l’intégration des réfugié-e-s, c’est à dire s’assurer de leur hébergement dans de bonnes conditions, garantir le droit d’asile, et permettre l’apprentissage du français et l’accès à des formations.

Europe Écologie Les Verts formule le souhait que l’évacuation du camp se déroule dans les meilleures conditions de confiance et de sécurité, et que la force ne soit pas employée.

Les écologistes regrettent aussi le manque de concertation en amont de l’évacuation : de nombreuses associations qui travaillent quotidiennement sur place n’ont pas été associées, alors qu’elles remplissent les missions dont l’État s’est longtemps défaussé.

Les insuffisances des structures d’accueil en France, le manque de places d’hébergement, les difficultés administratives, ou le souhait de rejoindre une famille ou d’y trouver du travail font que de nombreuses réfugiées tentent de rejoindre le Royaume-Uni, dans lequel elles espèrent être mieux accueillies. Le gouvernement doit donc prendre conscience qu’avec ou sans Sangatte, avec ou sans camp de fortune, le flux des candidats à l’immigration vers l’Angleterre ne se tarira pas du jour au lendemain : il faut donc maintenir des bâtiments d’accueil à Calais pour éviter la dispersion des personnes qui souhaitent rester dans le Calaisis et leur permettre un accès aux droits et aux soins.

Julien Bayou et Sandra Regol, porte-parole nationaux

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