Nul n’aura raté l’information. Lundi 5 janvier 2015, la Région Languedoc-Roussillon lance le « TER à 1 euro ». Le principe : des billets de TER vendus au prix de l’euro symbolique. Le discours officiel : renforcer l’attractivité des trains régionaux. La réalité : un coup de com’ bien plus qu’une vraie volonté politique de report modal en faveur des déplacements ferroviaires de proximité.
Car il y a le décor et l’envers du décor. Le décor : des trajets en TER au prix d’un euro. L’envers du décor : en moyenne, seulement 1 300 billets sur les 65 000 places offertes (2 % des places offertes) seront disponibles à ce tarif et uniquement en cas d’achat sur Internet ! Il y a loin de la coupe aux lèvres.
Pire, en même temps que la Région communique à tout-va sur le « TER à 1 euro », elle ferme des lignes sans préavis (Alès-Bessèges), en délaisse d’autres (Carcassonne-Quillan), divise les fréquences par deux (Béziers- Bédarieux), abandonne le Cévenol, oublie de rouvrir la rive droite du Rhône malgré les promesses de Georges Frêche, se désintéresse des TER connectant notre région avec PACA (Nîmes-Marseille) et ne fait rien contre la saturation qui affecte certaines lignes en période de pointe (Avignon-Narbonne)…
Aujourd’hui, le bilan de la Région Languedoc-Roussillon (2,6 M d’habitants), c’est 23 000 voyageurs transportés par TER chaque jour. Celui de la Région Alsace (1,8 M d’habitants), c’est 77 000 voyageurs par jour. Ce ne sont pas les 1 300 places vendues quotidiennement à un euro qui combleront cet écart abyssal.
On peut réellement renforcer l’attractivité des trains régionaux. Mais pour ce faire, il faut une autre politique ferroviaire : une politique ferroviaire qui donne la priorité à la modernisation des lignes et des équipements, à la réouverture des lignes fermées, à l’augmentation des fréquences qu’il faudrait parfois doubler ou tripler pour répondre aux besoins des populations et à l’instauration d’une tarification réellement attractive, par exemple sous la forme d’un pass régional.