EELV LR a fait sa rentrée politique le 8 septembre à Montpellier
Notre rencontre du 8 septembre dernier est un succès, tant en termes de participation que de qualité des débats. Comme je l’ai dit en ouverture de cette journée, une nouvelle séquence politique s’ouvre avec cette rentrée.
Ouverture le la journée par Agnès Langevine, secrétaire régionale
Une nouvelle séquence pour notre mouvement : nous avons aujourd’hui trois groupes parlementaires – au Sénat, à l’Assemblée Nationale et au Parlement Européen – deux ministres dont nous n’avons pas à rougir de leur action, un nouveau secrétaire national, Pascal Durand, qui a désormais la lourde tâche de faire avancer notre parti sur deux jambes : l’interne et l’externe, avec cohérence et cohésion. Et cela ne sera pas une mince affaire, les premières turbulences, le premier crash test si j’ose m’exprimer ainsi, c’est maintenant, avec le vote sur le TSCG, le pacte budgétaire européen.
Une nouvelle séquence pour notre région qui renoue avec le succès électoral. A nos côtés désormais deux députés, Jean-Louis Roumegas et Christophe Cavard, dont l’action contribuera à notre redynamisation et notre visibilité politique. C’est un enjeu vital pour nous. Vous le savez, le part connaît un fléchissement de notre force militante. La campagne présidentielle a laissé des séquelles dans nos groupes locaux ; des militants meurtris par le score ; d’autres démotivés.
C’est la raison pour laquelle, sans attendre, je souhaite faire de cette journée de rentrée l’acte I d’une mobilisation régionale ancrée dans des actions de terrain (le 18 sept pour la PAC, le 22 contre les gaz de schiste … les sujets ne manquent pas !), mais aussi et surtout pour la co-élaboration d’un projet territorial fédérateur, ambitieux et au service des populations. Nous avons à clarifier notre corpus idéologique, à rendre nos propositions audibles et attractives dans une région qui souffre et qui malheureusement se laisse de plus en plus bercer par les sirènes du populisme et de l’extrême droite.
Il en va de notre responsabilité collective d’aborder les échéances territoriales de 2014 avec volonté, travail, résolument tournées vers l’extérieur, vers l’avenir. Pour ce, il nous appartient maintenant de prendre toute notre part, toute notre place dans la construction d’un dialogue permanent avec nos partenaires régionaux de la gauche, un dialogue certes compliqué, mais dont il nous faudra mettre en œuvre les modalités.
Agnès Langevine
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Intervention de Pascal Durand, secrétaire national d’EELV
Invité à s’exprimer sur l’actualité tant interne qu’externe d’EELV, Pascal Durand a pointé la situation paradoxale dans laquelle se trouve aujourd’hui notre mouvement: « Une entrée forte dans les institutions, avec des groupes parlementaires, deux ministères dont un de plein exercice (l’aménagement du territoire, le logement et la ville) et de l’autre côté des militants qui disent : « ça va changer quoi ? Si c’est pour se retrouver dans une situation où on serait obligé d’accepter tout de partenaires qui ne nous respectent pas ; c’est peut-être encore pire car la population ne comprend pas ce que les écologistes font et apportent. »
Etre dans les institutions ne doit pas effectivement nous empêcher de poser la question « Pourquoi y faire ? » – La question du « doit-on y être ? » a été réfléchie et tranchée.
La vraie question, c’est comment, dans une majorité dans laquelle nous sommes minoritaires, y compris idéologiquement, nous serons en mesure, par le travail et par la mobilisation, de convaincre nos partenaires – et en premier lieu nos partenaires socialistes – de changer leurs modes de réflexion, de modèle? Et ça c’est un travail de fond, c’est un travail de longue haleine. Le chemin est très étroit, entre notre capacité à être entendus et à porter quelque chose de neuf, quelque chose que nous sommes les seuls à porter, et cette obligation que nous avons d’intégrer le fait que nous sommes minoritaires.
Nous sommes toutes et tous pris dans cette espèce de tenaille qui est de dire : nous ne devons lâcher sur rien de nos objectifs. Il faut marquer le fait que nous n’abandonnons pas les luttes de terrain, comme en Languedoc-Roussillon avec la mobilisation contre l’implantation de l’usine d’huile de palme à Port la nouvelle, contre le projet Aquadomitia, le détournement de l’eau du Rhône et l’irrigation des vignes …
Tous les jours on nous explique qu’il faut produire plus, qu’il faut passer par les OGM, qu’il faut irriguer, qu’il faut aller chercher la dernière goutte de pétrole au fond de la flotte …
Notre place est au cœur de la machine. Notre raison d’être, notre rôle, notre nécessité sociale du moment, c’est d’être présents, c’est de ne pas lâcher, dans aucun endroit. Chaque levier que l’on nous donne, il faut le prendre. Mais il faut qu’on le prenne sur nos valeurs. Il faut continuer à être nous-mêmes, à leur dire qu’ils font fausse route.
Nous pouvons gagner des arbitrages. Il y a la conférence sur l’environnement. Il va y avoir le débat sur l’énergie. Il faut qu’on se saisisse de ces leviers-là. Il faut qu’on existe dans la population. Mais pour exister dans la population, pour pouvoir être entendus, il faut sortir de « l’entre soi ». Nous réussissons nos combats quant nous déplaçons la société. Il faut qu’on apprenne à se remettre en cause, à changer nos mots, sans renoncer à nos idéaux. Cela veut dire que nous acceptons de nous mettre en situation de dialogue. Et c’est une situation de fragilité car il est plus facile d’être dans le refus ou dans l’entre-soi. Le défi que nous avons, et c’est un défi que nous devons relever tous ensemble, celui de l’interne et de l’externe, c’est d’arriver à faire en sorte que l’écologie soit entendue par la société et soit portée par la société. »
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Les interventions de nos parlementaires
Catherine Grèze, députée européenne, a essentiellement développé la question de l’énergie, sujet qui dépasse largement les frontières nationales et qui va être débattu lors de la Conférence environnementale: raréfaction du pétrole, destruction de la forêt amazonienne par la production d’agro-carburants au Brésil, extraction des gaz de schiste qui se développe au niveau mondial, et appel à la résistance en France et en Europe… Catherine Grèze a rappelé son engagement européen sur le dossier de l’huile de palme et le blocage du projet au niveau régional (Aude).
Christophe Cavard (député du Gard) a présenté le groupe des 17 parlementaires EELV à l’Assemblée Nationale. Membre de la Commission des Affaires Sociales, il travaille plus spécialement sur les dossiers de l’insertion (Emplois d’avenir) et de la dépendance (vieillesse, handicap). Particulièrement sensibilisé à la problématique de l’extraction des gaz de schiste, le député du Gard est intervenu au nom du groupe à l’Assemblée Nationale pour réaffirmer fermement l’opposition de notre mouvement à toute exploration/exploitation.
Jean-Louis Roumégas (député de l’Hérault) est membre de 2 commissions: Affaires Sociales (Santé/ Environnement et Emploi) et Affaires Européennes. Le député a rappelé l’importance de s’emparer des problématiques sociales, en particulier de l’emploi. Il témoigne de la liberté d’expression des élus EELV à l’Assemblée, conscients de leur responsabilité en cette période de crise, pour faire avancer des projets déterminants dans le cadre de la majorité.
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De gauche à droite: Christophe Cavard (député EELV du Gard), Agnès Langevine (Secrétaire régionale EELV LR), Christian Dupraz (Conseiller général EELV des Matelles et conseiller municipal à Montpellier), Max Levita (Président du groupe des élus PS au Conseil Municipal de Montpellier), Monique Pétard (Conseillère générale PS), Hélène Qvistgaard (adjointe au Maire de Montpellier).
Intervention de René Revol (Maire de Grabels, représentant du Front de Gauche)
Intervention de Christophe Cavard (député EELV du Gard)
Intervention de Jean-Louis Roumégas (député EELV de l’Hérault)
Catherine Grèze (Euro-députée EELV) à l’écoute des militants…