Plume de militant – « Contribution FN » par Guillaume André

La classe populaire ou moyenne inférieure des employés, ouvriers, artisans, commerçants, petits patrons constitue l’électorat principal du Front national. Quelques-uns sont fidèles à une longue tradition d’extrême-droite française ouvertement raciste et violente, et s’obnubilent sur des questions d’identité. Mais la plupart vivent surtout mal leur condition sociale.

Parmi ces gens en effet, nombreux sont ceux qui, contraints et réalistes, renoncent aux mutuelles, à l’accession à la propriété, à l’éducation et à la formation, à la culture, aux vacances, etc – en bref, à l’ascension sociale : ils savent que si tout continue comme avant, leur vie ne s’améliorera pas – ni celle de leurs enfants, probablement.

Beaucoup d’entre eux croient que la politique est une question d’argent. En s’engageant pour le FN, ils se dressent contre de plus pauvres qu’eux. Ils s’imaginent qu’en chassant quelques centaines de milliers d’étrangers sans le sou, on trouverait de quoi améliorer la condition de quatre ou cinq millions de français ! Ils se trompent complètement.

Ils ne savent pas que la politique est d’abord une question de droit, et que, quand on commence à admettre le principe de la ségrégation, à plus ou moins long terme tous se retrouvent bafoués.

Le combat contre le FN ne pourrait se gagner que par une mobilisation claire en faveur des intérêts de cette classe moyenne inférieure :

  1. Défense face au patronat indigne et aux grandes entreprises, notamment, de la distribution ; comprenant une présence syndicale militant sur les lieux de travail, et l’aide les travailleurs en difficultés ;
  2. Refonte du système de protection sociale qui fait des professions indépendantes les laissés-pour comptes de la redistribution ;
  3. La sécurité physique sur les lieux de travail, les vols et incivilités sont des préoccupations impossibles à négliger.

Dans les entreprises et administrations le rôle et la valeurs des employés et ouvriers devraient être reconnus par un encadrement accueillant, respectueux des personnes et de leurs différences, attentif à placer chacun où il se trouverait le mieux et à accompagner les professionnels dans leurs projets d’évolution ; ceci dans l’intérêt bien compris de l’institution, des travailleurs, et des clients ou usagers.

Chez les artisans, commerçants et petits patrons un syndicat interprofessionnel pourrait monter des sortes de coopératives permettant de remplacer les travailleurs en cas d’absence (maladies, congés, etc), d’embaucher et de former des jeunes, de mettre en place des mesures d’accompagnement socio-professionnel et des formations personnalisées tout au long de la vie, d’aider à la croissance et à la transmission du patrimoine, etc.

Un urbanisme intelligent ménagerait des espaces de proximité pour le commerce et le regroupement des activités artisanales, sur le modèle de la pépinière d’entreprises. Il y aurait là un facteur de bien-vivre ensemble et de développement économique certain.

 

Guillaume ANDRE

guy-andre@laposte.net

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