Abattage des arbres à Nîmes: Sibylle Jannekeyn interpelle le Président de la République

Sibylle-JannekeynA l’occasion d’une table ronde sur le tourisme à Agde, Nicolas Sarkozy annonçait se porter au secours du patrimoine exceptionnel du Canal du Midi (conçu par Pierre Paul Riquet, classé au patrimoine mondial de l’humanité), dont les 42000 platanes malades du chancre coloré doivent être abattus.

Et que penser de l’abattage des arbres nîmois, pourtant superbes et sains, « dégât collatéral » des travaux controversés du TCSP?

Dans une lettre ouverte publiée dans la presse, Sibylle Jannekeyn, citoyenne nîmoise et candidate nîmoise pour Europe-Ecologie les Verts aux dernières élections cantonales, a interpelé le président de la République sur la question de l’abattage de micocouliers et platanes séculaires à Nîmes.

La lettre et l’article de presse sont reproduits ci-dessous.

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Monsieur le Président,

A l’occasion de votre récente visite au Cap d’Agde, vous venez de manifester votre intérêt pour le patrimoine environnemental de notre région Languedoc-Roussillon.

Devant la perspective d’abattage de près de 42 000 platanes pour cause de maladie, conscient du  « drame » en cours menaçant l’intégrité du Canal du Midi, grand œuvre de Pierre Paul de Riquet classé par l’UNESCO, vous avez ainsi confirmé le maintien de la participation financière de l’État dans la sauvegarde, le suivi et la surveillance de l’ouvrage et demandé aux ministre et secrétaire d’Etat concernés d’examiner en concertation avec les élus, toutes sensibilités confondues, les solutions à mettre en œuvre dans la reconstitution de son environnement.

Ainsi encouragée dans mes propres préoccupations environnementales, je souhaiterais attirer votre attention sur un sujet d’actualité, objet de grande inquiétude des Nîmois depuis déjà plusieurs mois: la préservation des arbres séculaires (micocouliers et platanes) qui protègent les grands axes de circulation autour de « l’Ecusson », le centre historique classé de Nîmes, et en magnifient les perspectives en toutes saisons.

L’agglomération de Nîmes Métropole ayant décidé de mettre en service pour 2012 un nouveau mode de transport en commun afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre, pollutions et nuisances et de faciliter les déplacements, (bus « évolué » fonctionnant au gazole), il s’avère que ce projet, techniquement incohérent, ne fait pas l’unanimité : insuffisamment concerté, ce « Tram-Bus » n’apportera en outre aucun des avantages propre au tramway.

En dépit de la protection attachée au statut de secteur sauvegardé, 51 arbres emblématiques, pour la plupart bicentenaires et en bon état de santé, ont déjà été abattus sur les grands boulevards de la ville, dans le cadre du chantier, détruisant de façon désastreuse et irrémédiable l’alignement ininterrompu de la « voûte arborée », son équilibre et son harmonie.

L’engagement individuel d’un certain nombre de nîmoises et de nîmois, et, l’action d’associations (ASPIQ et ARBRES gardiens de l’ombre), également soucieux du patrimoine arboré, a conduit le tribunal administratif à annuler comme illégaux l’abattage en site sauvegardé, le permis d’aménager sur ce secteur et à ordonner la remise en état à l’identique…

Ignorant ces décisions, feignant de les considérer comme ne s’appliquant qu’au seul secteur de l’Ecusson, le premier magistrat de la ville de Nîmes et président de la communauté d’agglomération « saucissonne » aujourd’hui le chantier pour mieux le poursuivre tout en faisant appel des ordonnances, la première datant du 9 février dernier.

Le coût de ce projet devient exorbitant. Ainsi, suite à la décision du juge administratif, la remise en état de la chaussée où de nombreuses racines d’arbres, parfois vitales, ont été sectionnées, est estimée par le Sénateur-Maire comme devant dépasser le million d’euros… somme qui sera ventilée sur les parts communale et communautaire de l’impôt foncier bâti et de la taxe d’habitation.

Et l’abattage de nombreux autres arbres, non protégés ceux-ci, est toujours d’actualité bien qu’on en sache, outre leur côté décoratif, le rôle régulateur en matière de précipitations, de pics de chaleur et de pollutions.

Citoyenne nîmoise particulièrement attachée à l’enjeu environnemental et à la mise en œuvre de la démocratie de proximité, je me permets de solliciter votre bienveillante attention en votre qualité d’homme d’État, garant de la souveraineté du peuple et des institutions mais aussi en votre qualité d’ancien président de l’UMP, formation politique à laquelle appartient Monsieur Jean-Paul Fournier, secrétaire départemental de ce mouvement et sénateur-maire de notre ville.

Ainsi, dans un souci d’apaisement, je vous remercie de bien vouloir demander au maire de notre belle cité de faire preuve de bon sens et de raison afin qu’il reconsidère, en concertation avec tous nos élues et élus, les associations et les groupements professionnels, toutes tendances confondues, ses prises de position unilatérales, ses décisions d’appel ainsi que les modalités du  projet de transport en commun en site propre (TCSP) dont l’étude d’impact vient d’être reconnue comme insuffisante par le Tribunal Administratif.

Dans cette attente, veuillez croire, Monsieur le Président, à l’assurance de ma très haute considération

Sibylle JANNEKEYN

  • Citoyenne nîmoise
  • Candidate aux élections cantonales de mars 2011 pour Europe-Ecologie les Verts

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lettre Sibylle Jannekeyn Gazette

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