Invité de 7LTV, Jean-Louis Roumégas: « L’écologie à la Région ne doit pas se limiter aux Parcs »

Jean-Louis Roumégas était l’invité de 7LTV mercredi 10 novembre 2010.

INTERVIEW

Déjà un mot, Jean-Louis Roumégas, sur cette élection et sur la position de Christina Bourquin en matière d’environnement, d’écologie: il a cité dans son discours notamment les parc régionaux, le parc national. C’est un féru de randonnée, amoureux du Canigou a-t-il dit… Vous pensez qu’il y aura là une oreille plus attentive à vos préoccupations?

Jean-Louis Roumégas: « Nous ne siégeons pas à la région, pas plus que le Front de Gauche ou le PS officiel en principe non plus, nous ne pouvons rien sur cette présidence, moi je n’ai pas d’opinion à priori sur Christian Bourquin; simplement, nous verrons les politiques qui seront menées. L’écologie dans la région, ça ne peut pas se limiter aux parcs, même s’il faut en faire. L’écologie dans la région, c’est d’abord des problèmes de transport: le Languedoc-Roussillon est traversé par des flots de camions, il faut résoudre cette problématique des transports en développant le ferroviaire, là-dessus on va attendre la Région effectivement. Et puis il y a la question de l’emploi: par l’écologie, par l’agriculture bio, par la consommation locale (il faut relancer les productions, les AOC)… Si « Sud de France » sert à ça et est orienté vers la défense des producteurs locaux et de la qualité locale, on peut créer de l’emploi; nous, on veut recréer de l’emploi par la consommation locale, dans l’alimentation, dans l’énergie, dans les transports. Et on verra ce que fait la Région. Nous ferons des propositions et on verra si elles sont suivies. »

Il y a une actualité Europe Ecologie: ça y est, vous avez mis fin à vos dissensions entre les Verts et le volet plus gauche d’Europe Ecologie? Tout est à plat?

JLR: « Ce n’était pas des dissensions. Il y a eu un rassemblement pour les Européennes puis pour les régionales. Ce rassemblement a été un succès. Après les régionales, s’est posée la question de l’organisation, de la structuration de ce rassemblement. Et c’est fait: le choix a été de créer un mouvement unifié. Nous allons l’acter samedi à Lyon en compagnie de Daniel Cohn-Bendit, Eva Joly, Cécile Duflot et aussi Nicolas Hulot qui vient en grand témoin apporter son regard, dire ce qu’il attend de ce mouvement politique. Nous créons un mouvement de nouveau type, il faut le dire: il n’y aura pas seulement un parti politique classique, mais aussi un réseau de coopérateurs, de sympathisants, qui seront des gens qui veulent s’engager, mais pas dans un parti politique classique, plutôt pour des campagnes thématiques (sur la qualité de l’alimentation, les OGM, les énergies renouvelables, etc), ou sur une campagne donnée. Nous proposons une offre politique d’un type différent qui associe à la fois le parti classiques (dont on a besoin pour se présenter aux élections, etc.) et à la fois un mouvement pour être vraiment ancré dans la société civile. C’est ça l’idée, et ça s’est très bien passé puisque les Verts viennent d’accepter à 85% une réforme de leurs statuts qui permet cette fusion. »

Ca se passe bien au niveau régional ? On sait que dans certains départements, dans le Gard notamment, on est un peu plus réticent à cette ouverte…

JLR: « De toute façon, elle est faite maintenant. Elle est décidée avec un vote écrasant, donc il faudra bien que tout le monde s’y fasse. Je crois qu’il faut dépasser les crispations inter-personnelles. C’est l’intérêt: on a besoin aujourd’hui d’une écologie qui pèse et qui est capable de se confronter au pouvoir; on prépare 2012. En 2012, il faut une alternative dans laquelle l’écologie pèse et pour ça on avait besoin de ce grand mouvement unifié. Il est créé maintenant; les questions de personne sont secondaires par rapport à cet enjeu là.

Justement, le pouvoir, ça veut dire être élu. Vous souhaitez, vous, ré-intégrer la majorité municipale. Je dis bien ré-intégrer puisque vous y avez participé longtemps, jusqu’aux dernières élections. Ou en êtes-vous des négociations avec Hélène Mandroux?

JLR: « Vous avez raison de le rappeler: on a participé à la gestion municipale de manière très active et avec un bon bilan dans le mandat précédent. Et déjà, dans des mandats antérieurs nous avions participé aussi. On doit quand même aux Verts l’idée du tramway, même si c’est Georges Frêche qui l’a réalisée, c’est les Verts qui avaient apporté l’idée. Demeter, la filière de traitement des déchets, l’usine de méthanisation qui fait partie de cette filière, des parcs dont le Parc Clémenceau, 160ha d’espaces verts… On a un bilan et donc on veut aujourd’hui, parce que c’est la logique dans une ville où on pèse plus de 12,5% élections après élections, que cette parole écologiste soit représentée et entendue, et que nous participions à la gestion. Nous avons engagé une discussion avec le maire de Montpellier pour la partie municipale, depuis cet été; cette discussion était en cours de finalisation. Aujourd’hui, elle peut se faire dans un cadre élargi puisqu’il est question de réélire la présidence de l’agglomération; et nous disons très clairement que nous sommes prêts à participer et à travailler à porter la vision écologiste et les dossiers écologistes, y compris dans la gestion de l’agglomération. »

ça veut dire que vous êtes prêt aussi à venir siéger à l’agglomération? Cela veut dire pour vous reprendre le siège qui était celui de Georges Frêche…

JLR: « Non, la question ne se pose pas comme ça: il ne s’agit pas de remplacer une personne. Il s’agit d’avoir un accord global sur la gestion de la ville, de l’agglomération, et ensuite de voir par quel moyen on assure une représentation des Verts pour travailler. »

C’est une condition, pour vous, avoir ce siège à l’agglo?

JLR: « Non, ça ne se pose pas d’abord en terme de siège; ça se pose d’abord en terme d’accord. De 2 types: un accord entre la ville et l’agglomération. On ne peut plus continuer dans la rivalité de la ville centre et de l’agglomération. Parce qu’il y a un gaspillage de moyens, parce que la ville centre pèse 60% de la démographie de cette agglomération. Il faut une entente. Et je crois que Jean-Pierre Mourre et Hélène Mandroux l’ont compris. Je crois qu’ils vont s’entendre là dessus. Et puis il faut que, pour gérer cette ville et l’agglomération, on le fasse dans un cadre de rassemblement des forces de gauche et écologistes; parce qu’on en a besoin pour préparer 2014 (les prochaines municipales), pour préparer aussi 2012. Je crois que le rassemblement s’impose à tous, quel que soit le futur président, que ce soit Hélène Mandroux ou Jean-Pierre Mourre. »

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