Dernière journée au sénat de Kalliopi Ango Ela (2 mai 2014)
Chèr(e)s ami(e)s,
Voilà que s’achève aujourd’hui près de 22 mois passés au sénat à représenter les Français établis hors de France et les écologistes, minorité au sein de la majorité gouvernementale qui sait aiguillonner, parfois piquer mais aussi soutenir et renforcer.
Le mandat d’un élu a une durée déterminée, 6 ans pour les sénateurs. Celui d’une suivante de liste est de durée déterminée inconnue. Hélène Conway-Mouret, élue en septembre 2011 a été nommée ministre déléguée aux Français de l’étranger le 21 juin 2012. Avec le mois de latence, j’ai commencé sa suppléance le 22 juillet 2012. Hélène Conway-Mouret reprend son siège de sénatrice à partir du 3 mai 2014. Je la remercie de m’avoir fait confiance en 2011 en me proposant la 3ème place sur la liste qu’elle conduisait et de m’avoir permis d’assurer des responsabilités exaltantes au sénat. Je lui souhaite une belle fin de mandat.
C’est une double appartenance qui a favorisé mon intégration au sénat, celle au groupe écologiste et aux Français de l’étranger.
Le groupe écologiste du sénat, présidé par Jean-Vincent Placé, est un petit groupe de 12 sénateurs, aujourd’hui 10, aux fortes personnalités, complémentaires et très engagées dans leur travail. Assisté de la secrétaire générale, Fiona Texeire, le président de groupe est vigilant à sa cohésion et à la cohérence de ses positions, tout en encourageant la responsabilité de chaque sénat/eur/rice.
S’agissant des sénateurs de gauche des français établis Hors de France, Jean-Yves Leconte, Richard Yung et Claudine Lepage ont facilité mon installation et le dialogue est permanent entre nous.
Le travail réalisé par mon équipe, Vanessa Léglise tout au long mais aussi Arthur Vincent, puis Caroline Grange, Maxime Ugartemendia, Maëlle Oslati et moi-même depuis presque deux ans tient pour beaucoup, à différentes interactions, dont l’alchimie est souvent complexe. Il y a d’abord celles avec le mouvement écologiste EELV, ses commissions, en particulier la transnationale et son groupe Afrique qui construit une réflexion de fond et la région hors de France dont je suis issue. Je remercierai en particulier Benjamin Bibas, Abdelassam Kleiche, Françoise Alamartine, Christine Surdon et aussi Perrine Ledan, Lucien Bruneau et enfin, la bonne humeur et l’expérience de David Cormand. Il y a aussi celles avec les organisations des Français de l’Etranger, notre association Français du monde-ADFE, présidée par Monique Cerisier-ben Guiga qui a su tracer la voie pour plus d’un, les élus de l’Assemblée des Français de l’Etranger, Bérangère, Chantal, Marlène, Anne, Daniel, Alexandra, Daniel, Didier, Françoise, Marie-Hélène, Hassan, Brigitte, Brigitte, Jean-Pierre, Marc, Marie-Claire, Francine, Patricia, Claude, Bertrand, Marc…. Et aussi avec toutes les sections de Français du monde sur l’ensemble de la planète.
Il y a enfin les interactions avec les ministres et leur cabinet et toutes les institutions présentes ou représentées à l’étranger, l’AEFE, la MLF, la CFE, l’Institut français, CampusFrance….
Ainsi, au sein de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées, j’ai pu présenter au nom du groupe écologiste du sénat la position sur l’intervention française au Mali et en République centrafricaine. Nous avons voté ces interventions avec des réserves importantes. Au contraire, sur le projet de loi Lyon-Turin, les écologistes dont j’étais cheffe de file, étions bien isolés dans notre opposition à cette nouvelle ligne TGV entre Lyon et Turin qui au delà d’être inutile et onéreuse, est nocive à l’équilibre environnemental et singulièrement hydrique de la région.
Dans le cadre du droit de tirage du groupe écologiste, j’ai été rapporteure d’une mission commune d’information, présidée par Henri de Raincourt, intitulée « Au cœur du développement: pour une recherche en partenariat avec les pays du Sud ». Ce rapport me tient particulièrement à cœur en ce qu’il émane du vécu de la recherche par les institutions du sud et en ce qu’il a défriché le sujet, encore inexploré au sénat. J’ai également participé activement au groupe de travail co-présidé par Jeanny Lorgeoux et Jean-Marie Bockel dont le rapport est intitulé « L’Afrique est notre avenir ».
Pour les Français hors de France, je suis intervenue pour près de 250 dossiers concernant des cas individuels durant ces 22 mois de mandat. Il s’agit d’un travail souvent long et minutieux qui demande ténacité et technicité. Ce sont aussi ces dossiers lorsqu’ils aboutissent, qui donnent les plus grandes satisfactions car en lien direct avec la vie des personnes concernées. L’état civil a été un sujet qui m’a particulièrement préoccupée car il influe directement sur la vie des familles dans de nombreux pays d’Afrique subsaharienne. J’ai également siégé au conseil d’administration de l’AEFE.
La loi sur la représentation politique des Français hors de France a été un grand moment en ce qu’elle rapproche davantage les nouveaux élus (consulaires) de leur électorat par un effet de proximité et en ce qu’elle élargit la base électorale des sénateurs en augmentant sensiblement le nombre de grands électeurs. Je garde toutefois le regret que l’un de mes amendements introduisant une démocratie participative à l’étranger avec la possibilité de porter à l’ordre du jour des conseils consulaires un point soutenu par au moins 10% des électeurs ait été rejeté.
Sénatrice représentant les Français établis hors de France est une expérience hors du commun qui au delà de m’enrichir personnellement, renforce aussi les groupes, parti, association auxquels j’appartiens, l’association Français du monde, le parti Europe Écologie Les Verts, sa région hors de France, sa commission transnationale, le groupe Afrique, son groupe coopération et développement. Vous avez été nombreux depuis le mois d’avril à me faire parvenir des messages amicaux et de soutien, je vous en remercie tous sincèrement.
Pendant mon mandat, je me suis efforcée de développer une vision différente du grand continent, alimentée par un long vécu, une expérience et un attachement profond à l’Afrique centrale, fondée sur une relation d’égalité et de respect mutuel où chacun des acteurs a à apprendre de l’autre. Je me suis efforcée aussi d’être à l’écoute de Français établis hors de France, d’être accessible et de « faire de la politique autrement ».
Dans cette période de campagne électorale pour les élections consulaires qui verront leur conclusion avec le vote du 25 mai, j’ai pu venir soutenir plusieurs d’entre vous, mais malheureusement je ne pourrai faire tous les déplacements qui étaient prévus. J’ai pu constater que nous avons de très bons candidats, engagés et déterminés. Je leur souhaite bonne campagne et beaucoup de réussite, je pense en particulier à Laurence, Jérôme, Brigitte, Chantal, Bérangère, Morgane, Catherine, Julien, Françoise, Agnès, Alexandre, Fabien, Michèle et tant d’autres…
Pour ma part, mon engagement écologiste française de l’étranger de gauche se poursuit. Quelque soit sa forme, au sénat, dans nos différents pays de résidence, ce ne sont pas les combats qui manquent!
Amicalement à toutes et à tous,
Kalliopi Ango Ela
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